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lundi 12 septembre 2016

Battle Royale



Auteur : Koushun Takami.
Edition : Le Livre de Poche.
Parution : 2008.
Genre : Drame horreur.
Nombre de pages : 830 pages.
Prix : 8,60 euros.

Résumé : "Dans un futur proche, un empire asiatique indéterminé aux tendances fascinantes a mis en application le programme 'Battle Royale' pour servir d'exemple à la population - et tout particulièrement à sa frange la plus jeune. Ce programme consiste à tirer au sort chaque année une classe de collégiens et à les emmener de force sur une île isolée du monde, où au terme de combats acharnés, un seul d'entre eux pourra rester en vie - dans le cas contraire, tous périront. Une course contre la mort s'engage donc, durant laquelle chaque élève devra faire face à ses amis d'hier, et accepter sa nature profonde. "

Avis : Il s'agit probablement d'un des meilleurs livres que j'ai eu l'occasion de lire. Vraiment. Ce livre est une perle, un joyau, bien trop méconnu. Beaucoup trop. Le parallèle entre ce livre et Hunger Games s'impose. Beaucoup d'autres personnes l'ont souligné, les avis divergent. Pour ma part, il n'y aucune hésitation. A mes yeux, c'est comme si la question ne pouvait même pas se poser. En tant que tel, Battle Royale est un livre incroyable, beaucoup plus élaboré, construit et approfondi que certains. Quelques-uns ont tendance à qualifier Battle Royale de dérangeant. Il l'est, incontestablement. Plusieurs thématiques se retrouvent dans cette oeuvre, des questions parsèment l'esprit du lecteur tout au long de sa lecture, même encore après. Qu'est-ce qu'on ferait à leur place ? Serait-on capable de commettre des actes irréparables pour s'en sortir ? La psychologie des personnages s'avère très poussée, et ce qui fait un des points forts de ce livre. L'auteur ose, en nous peignant des scènes poignantes, qui nous serre le coeur, qui nous donne la nausée, qui nous donne des frissons, qui nous surprend. L'auteur n'y est pas allé de mains mortes. Et bien que relativement "allégé" comparé au manga, il reste plus "gore" que son adaptation. Alors, oui, à côté de Battle Royale, Hunger Games est de la "pacotille". Hunger Games possède ses qualités et ses fans, cependant, il faut être réaliste : Battle Royale se révèle nettement plus "hard", si je peux utiliser ce terme. Je n'aime pas vraiment rester en surface, traiter de certains sujets de manière superficielle; ici, je n'ai jamais été déçue à ce niveau-là.

Le choix de narration de l'auteur facilite ça. En effet, on se cantonne pas à un ou deux points de vue. Oh non, chaque personnage a droit à son passage. Evidemment, on s'y perd, parmi les noms. Personnellement, cela ne m'a pas tant dérangée et j'ai réussi à me repérer plus ou moins. Même si certains personnages m'ont davantage marquée que d'autres. Je ne regrette absolument pas ce choix de narration, je le trouve même judicieux. Pourquoi se contenter d'un point de vue, alors que chaque personnage est unique, a son rôle à jouer ? J'ai trouvé ça particulièrement intéressant, de découvrir tous ses personnages. Cela nous permet d'avoir des visions différentes, de se positionner sous plusieurs angles, d'observer différents comportements. On assiste à toutes sortes de réactions, face à ce qu'ils subissent, ce qui est enrichissant. Parfois, on est perplexe, surpris, on se demande pourquoi ils réagissent ainsi. D'une autre côté, on les comprend. L'auteur facilite l'immersion dans chacun des personnages, ce qui nous permet de nous mettre dans leur tête et d'arriver à comprendre leur situation, leur positionnement. Alors oui, on peut constater quelques longueurs, voire plusieurs. Mais jamais cela ne m'a dérangée. Le reste compense parfaitement ce petit "défaut", qui, à mes yeux, n'en est pas vraiment un. Ces longueurs ont le mérite de nous faire comprendre certaines choses, de s'attacher aux personnages, de faciliter l'identification, de nous faire passer par un tas d'émotions. Alors, non, ces longueurs ne sont pas superflus, mais nécessaires
Je ne me suis jamais ennuyée. Le texte dégage une pesanteur, une angoisse persistante qui me laissait accrochée au récit. Je n'arrivais pas à décrocher, c'était impossible : je voulais absolument savoir ce qui allait se passer par la suite, quel retournement de situation allait survenir, d'en savoir toujours plus. 

Qui plus est, j'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de l'auteur, que je n'ai pas trouvé particulièrement chargé, plutôt fluide même. J'ai trouvé qu'il était tout à fait juste : ni trop élaboré, ni trop simple. Mais c'est vrai, je dois avouer, la partie agrémentée de langage sms m'a donné mal au crâne ... Néanmoins, je comprenais son utilisation, qui rentrait dans le cadre. Dans ce genre de situation, on irait à l'essentiel, sans se préoccuper de l'orthographe ou d'un autre critère. Voilà le seul point négatif que j'ai pu trouvé, et encore, ce n'en est pas vraiment un.

Conclusion : Voici un livre qui mériterait amplement d'être plus connu et apprécié à sa juste valeur. C'est magnifique, bouleversant, passionnant, poignant, juste, réaliste, approfondi. J'ai apprécié les personnages, qui se révèlent tous plus humains les uns que les autres (Une caractéristique pas toujours présente dans certains livres, d'ailleurs), avec leurs personnalités, leurs passés, faiblesses, défauts, qualités, forces. La narration qui est juste excellente. Alors, oui, certains reprochent une certaine "froideur", distance, vis à vis des personnages, un manque d'émotion dans le récit. Je n'ai pas du tout ressenti la même chose. Toutefois, le ressenti reste personnel. Certains y trouveront leur compte, d'autres non. Cependant, en toute objectivité, que l'on soit l'un, ou l'autre, on ne peut qu'admirer le travail de l'auteur et les qualités de son oeuvre.

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