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vendredi 30 juin 2017

Elia, la Passeuse d'Âmes, Tome 1

Auteur : Marie Vareille.  
Editions : Pocket (Jeunesse).
Parution : 2016.

Genre : Fantasy.
Nombre de pages : 448 pages.


Synopsis : “Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser”
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l'aider à s’échapper, alors même qu'elle avait ordre de l'exécuter. Accusée de trahison, Elia s'enfuit...

Avis :  J'étais curieuse de découvrir ce livre dont on parlait tant. Intriguée par le résumé, je me suis laissée tenter et je dois avouer que j'ai un avis plutôt mitigé.

L'univers se construit sur un système basé sur la communauté, ainsi, tout sentiment individuel doit être réprimé. J'ai pris de la distance avec l'histoire en découvrant l'univers car celui-ci s'est heurté directement avec ma mentalité de jeune femme de notre temps. Il me paraissait surprenant, voire étrange, que des individus puissent se plier à une telle règle, d'autant plus que c'est poussé à un certain niveau. La manière qu'avait Elia de présenter les choses me semblait... étrange. Je n'avais pas l'impression qu'il s'agissait d'Elia, mais de l'auteur. J'ignore comment expliquer mon ressenti, mais j'avais réellement conscience de la plume de l'auteur et non de la voix d'Elia dans ces passages. En dehors de cela, j'ai apprécié le fait de découvrir ce qu'impliquait le titre de « passeuse d'âmes ». Je reconnais que l'idée était loin d'être mauvaise et a le mérite d'être originale.

Par la suite, je ne peux plus parler d'originalité. Je m'explique : je n'ai pas compté le nombre de fois où je me suis retenue de lever les yeux au ciel tant l'histoire regorgeait de clichés inombrables. Je suis consciente qu'on ne peut pas écrire un roman originale de bout en bout et qu'on ne peut pas bannir les clichés, mais j'estime qu'il y a un certain équilibre à maintenir. Ici, j'ai assisté à une avalanche de clichés et de situations vues et revues. Je peux en citer quelques-uns : le général qui en 40 ans de carrière n'a jamais remarqué personne hormis deux personnages qui sont importants à l'histoire (cela se justifie pour Elia étant donné sa couleur de cheveux, mais il n'y a pas que ça) (je pense également qu'en 40 ans de carrière, il a dû voir d'autres spécimens atypiques ou qui méritaient de l'attention), le cliché du personnage principal qui fait toujours le même cauchemar et qui trouve sa signification à la fin, un proche parent qui meurt ce qui entraîne des réflexions de la part de ses camarades à l'école (dont certains en particulier), …

Ensuite, on passe à une autre partie de l'histoire. Malgré tout, les clichés continuent de pleuvoir et quelques incohérences, notamment sur le personnage de Tim : s'il a une vie aussi nulle (je n'exagère rien, l'univers est très manichéen : les pauvres sont les gentils, les riches sont les méchants), comment connaît-il l'existence du chocolat, qui est une denrée rare ? Outre cet élément, Elia s'attache très rapidement à d'autres personnes. Avec son caractère de base, je m'attendais à un autre comportement. De manière générale, elle a agit de manière surprenante à mes yeux. Son ancienne vie s'efface rapidement. Elle fait des choix qu'elle ne devrait, en toute logique, pas faire. Cela correspond encore une fois au cliché du personnage principal qui se trouve dans une société problématique et qui est le seul à s'en rendre compte (alors qu'il n'y a souvent aucun élément qui l'explique). Autre élément récurrent : le fait que le personnage principal se sent mieux avec un autre personnage qu'il ne connait qu'à peine, malgré une vie pénible, qu'avec des gens qu'il connait depuis toujours. Cela pourrait s'expliquer et ne pas figurer dans cette chronique, toutefois, si on ajoute cet élément à tous les autres clichés, cela ne devient plus acceptable ; il ne fait que s'ajouter au reste. 
Pour en citer d'autres, je vais en venir aux autres personnes : on a le type obscène qui s'en prend à la fille – mais la fille lui tient tête, évidemment ! Ce qui fait que le type en question va garder de la rancune contre elle. Plus encore, on a l'amie géniale, belle à tomber qui a des milliers de vêtements, lui propose de choisir, lui trouve une robe magnifique et lui dit « Elle te va beaucoup mieux qu'à moi » (je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu une scène pareille).
Puis évidemment, on a un autre cliché qui est l'un des plus présents dans les littératures de l'imaginaire : la découverte de ses véritables origines. Ce n'est même pas surprenant, tant d'indices sont disséminés tout au long du récit. N'importe qui peut s'en douter dès le début du roman. Plus gros encore, devinez quoi ? Nous avons une PROPHETIE !

J'ai rarement lu un roman qui contenait autant de clichés... Il aurait très facilement pu devenir imbuvable. Cependant, à ma grande surprise, je me suis laissée prendre au jeu et j'ai poursuivi ma lecture (malgré mes yeux au ciel quelques fois). Cela ne m'empêche pas de reconnaître les défauts du récit et il y en a : j'ignore si je lirais la suite. Je dirais que pour les jeunes lecteurs ou les amateurs des littératures de l'imaginaire, cela peut être un bon début. Pour les plus expérimentés, je ne le recommanderais pas forcément.

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