Editions : Pocket (Jeunesse).
Parution : 2016.
Genre : Fantasy.
Nombre de pages : 448 pages.
Synopsis : “Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser”
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l'aider à s’échapper, alors même qu'elle avait ordre de l'exécuter. Accusée de trahison, Elia s'enfuit...
L'univers
se construit sur un système basé sur la communauté, ainsi, tout
sentiment individuel doit être réprimé. J'ai pris de la distance
avec l'histoire en découvrant l'univers car celui-ci s'est heurté
directement avec ma mentalité de jeune femme de notre temps. Il me
paraissait surprenant, voire étrange, que des individus puissent se
plier à une telle règle, d'autant plus que c'est poussé à un
certain niveau. La manière qu'avait Elia de présenter les choses me
semblait... étrange. Je n'avais pas l'impression qu'il s'agissait
d'Elia, mais de l'auteur. J'ignore comment expliquer mon ressenti,
mais j'avais réellement conscience de la plume de l'auteur et non de
la voix d'Elia dans ces passages. En dehors de cela, j'ai apprécié
le fait de découvrir ce qu'impliquait le titre de « passeuse
d'âmes ». Je reconnais que l'idée était loin d'être
mauvaise et a le mérite d'être originale.
Par
la suite, je ne peux plus parler d'originalité. Je m'explique :
je n'ai pas compté le nombre de fois où je me suis retenue de lever
les yeux au ciel tant l'histoire regorgeait de clichés inombrables.
Je suis consciente qu'on ne peut pas écrire un roman originale de
bout en bout et qu'on ne peut pas bannir les clichés, mais j'estime
qu'il y a un certain équilibre à maintenir. Ici, j'ai assisté à
une avalanche de clichés et de situations vues et revues. Je peux en
citer quelques-uns : le général qui en 40 ans de carrière n'a
jamais remarqué personne hormis deux personnages qui sont importants
à l'histoire (cela se justifie pour Elia étant donné sa couleur de
cheveux, mais il n'y a pas que ça) (je pense également qu'en 40 ans
de carrière, il a dû voir d'autres spécimens atypiques ou qui
méritaient de l'attention), le cliché du personnage principal qui
fait toujours le même cauchemar et qui trouve sa signification à la
fin, un proche parent qui meurt ce qui entraîne des réflexions de la
part de ses camarades à l'école (dont certains en particulier), …
Ensuite,
on passe à une autre partie de l'histoire. Malgré tout, les clichés
continuent de pleuvoir et quelques incohérences, notamment sur le
personnage de Tim : s'il a une vie aussi nulle (je n'exagère
rien, l'univers est très manichéen : les pauvres sont les gentils, les riches sont les méchants), comment connaît-il l'existence du chocolat, qui est une
denrée rare ? Outre cet élément, Elia s'attache très
rapidement à d'autres personnes. Avec son caractère de base, je
m'attendais à un autre comportement. De manière générale, elle a
agit de manière surprenante à mes yeux. Son ancienne vie s'efface
rapidement. Elle fait des choix qu'elle ne devrait, en toute logique,
pas faire. Cela correspond encore une fois au cliché du personnage
principal qui se trouve dans une société problématique et qui est
le seul à s'en rendre compte (alors qu'il n'y a souvent aucun
élément qui l'explique). Autre élément récurrent : le fait
que le personnage principal se sent mieux avec un autre personnage
qu'il ne connait qu'à peine, malgré une vie pénible, qu'avec des
gens qu'il connait depuis toujours. Cela pourrait s'expliquer et ne
pas figurer dans cette chronique, toutefois, si on ajoute cet élément
à tous les autres clichés, cela ne devient plus acceptable ;
il ne fait que s'ajouter au reste.
Pour en citer d'autres, je vais en
venir aux autres personnes : on a le type obscène qui s'en
prend à la fille – mais la fille lui tient tête, évidemment !
Ce qui fait que le type en question va garder de la rancune contre
elle. Plus encore, on a l'amie géniale, belle à tomber qui a des
milliers de vêtements, lui propose de choisir, lui trouve une robe
magnifique et lui dit « Elle te va beaucoup mieux qu'à moi »
(je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu une scène
pareille).
Puis
évidemment, on a un autre cliché qui est l'un des plus présents
dans les littératures de l'imaginaire : la découverte de ses
véritables origines. Ce n'est même pas surprenant, tant d'indices
sont disséminés tout au long du récit. N'importe qui peut s'en
douter dès le début du roman. Plus gros encore, devinez quoi ?
Nous avons une PROPHETIE !
J'ai
rarement lu un roman qui contenait autant de clichés... Il aurait
très facilement pu devenir imbuvable. Cependant, à ma grande
surprise, je me suis laissée prendre au jeu et j'ai poursuivi ma
lecture (malgré mes yeux au ciel quelques fois). Cela ne m'empêche
pas de reconnaître les défauts du récit et il y en a :
j'ignore si je lirais la suite. Je dirais que pour les jeunes
lecteurs ou les amateurs des littératures de l'imaginaire, cela peut
être un bon début. Pour les plus expérimentés, je ne le
recommanderais pas forcément.
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