Auteur : Marie Rutkoski.
Editions : Lumen.
Parution : 2017.
Genre : Fantasy Jeunesse.
Nombre de pages : 456 pages.
Synopsis : "Fille du plus célèbre général d'un empire conquérant, Kestrel n'a que deux choix devant elle : s'enrôler dans l'armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n'est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la " malédiction du vainqueur " : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l'objet de sa convoitise.
Elle ignore encore qu'elle est loin, bien loin, d'avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l'esclave, Arin, et comprend qu'il n'est pas qui il paraît... Mais ce qu'elle soupçonne n'est qu'une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.
Avis : Comme
beaucoup de lecteurs, j'ai vu ce livre circuler de partout et faire
un certain tapage. Si le synopsis m'intriguait énormément et la
couverture m'attirait, c'est en visionnant une interview de l'autrice
que j'ai réellement senti l'envie de commencer sa trilogie. Pour
cette raison, j'avais peur de me lancer pour en sortir déçue.
Heureusement pour moi, ça n'a pas été le cas ! Il s'agit bien
d'une surprise pour moi. J'ai tellement l'habitude d'être déçue
qu'à chaque fois que je tombe sur une bonne surprise, je n'en suis
que plus ravie. The Curse en fait partie.
Pour
commencer, je n'ai eu aucun problème d'immersion dans l'histoire.
Dès le début de ma lecture, la magie a opéré. On découvre ainsi
l'univers, petit à petit. Celui-ci s'inspire énormément de la Rome
antique, notamment en ce qui concerne le commerce des esclaves. J'ai
toujours aimé ce genre d'univers. J'ai envie d'en connaître
davantage à son propos. Mon intuition me dit que ce sera le cas dans
la suite. Pour le moment, je dois prendre mon mal en patience. Quel
soulagement d'apprendre que la suite sera disponible en septembre...
Je n'aurais pas à attendre. Pour cette raison, je ne regrette pas
mon choix d'avoir reculé le moment de commencer cette trilogie.
Pourtant, les dernières pages sonnent comme une promesse. En effet,
leur contenu dégage tellement de potentiel pour la suite de
l’histoire. J'ai été conquise par les derniers événements et
les choix des personnages qui orientent le récit d'une manière qui
va me ravir, j'en suis certaine.
S'il
y a bien un point que je dois souligner à propos de ce début de
trilogie, c'est bien les personnages. Kestrel est une héroïne comme
j'aime, plaisante à suivre. Elle est ambitieuse, intelligente,
rationnelle et humaine. J'ai aimé le fait que l'autrice ne cède pas
à la facilité en faisant de Kestrel une super-héroïne stéréotypée
qui sait incroyablement bien se battre, en tant que digne fille de
Général. Cette petite touche d'originalité m'avait déjà
conquise, j'ignorais encore que ce que me réservait les personnages
de Marie Rutkoski... En effet, comme je l'ai indiqué plus haut,
Kestrel est une stratège. Ce qui implique qu'elle est rationnelle et
pragmatique (tout pour me plaire) et le reste jusqu'au bout. Combien
de fois ai-je vu des personnages qui voient leurs personnalités
totalement changer une fois amoureux ? Je déteste ce genre de
procédé. Kestrel a beau développer des sentiments, elle reste
fidèle à elle-même. Elle ne se met pas à considérer son peuple
comme l'ennemi ni à le renier. Si elle apprend à élargir sa vision
des choses et à remettre ses opinions en question, elle aime
toujours son peuple, sa famille et son entourage. Elle n'abandonne
pas tout au nom de l'amour, parce qu'elle est tombée amoureuse en
une semaine et qu'elle est persuadée qu'il s'agit de l'amour de sa
vie.
Il
n'y a rien de tout cela et rien que pour ceci, merci Marie Rutkoski.
Juste, merci. C'est également le cas d'Arin : en plus de se
détacher des stéréotypes, il demeure également fidèle à
lui-même, à son peuple. Tout comme Kestrel, Arin parvient à
s'éloigner des stéréotypes que je craignais : il n'est pas la
brute épaisse hautaine qu'on aurait pu croire. Il n'est pas le
gentil garçon incapable de prendre de décision difficile. Il est
Arin : c'est à dire avec ses défauts, ses qualités, un
personnage presque humain. Les personnages me paraissaient
incroyablement humains, cohérents, beaucoup plus que ce qu'on a
l'habitude de croiser. En plus de cela, Kestrel et Arin sont
remarquables dans la mesure où ils n'oublient pas leurs convictions.
Je trouve ça justement plus réaliste : ils ont des sentiments,
mais ceux-ci n'obscurcissent pas leur vision. Ils ne se mettent pas à
renier l'univers dans lequel ils ont évolué ni leur famille, leurs
proches, pour quelqu'un qu'ils viennent de rencontrer. C'est
typiquement le genre de personnage que je veux voir plus souvent dans
ce type d'ouvrage.
Tous
ces bons points font que le récit garde son charme, malgré quelques
faiblesses. Effectivement, une grande partie de l'histoire s'avère
prévisible. Toutefois, c'était une décision de l'autrice : en
suivant non pas un point de vue, mais deux, le lecteur est au courant
des projets qui se tissent en coulisse. Il en sait plus que Kestrel
et Arin. Si ce choix enlève le caractère surprenant de l'histoire,
il ne rend pas le récit moins bon pour autant. Justement, c'est
intéressant ainsi. On prend plaisir à parcourir les pages, à
suivre l'histoire de Kestrel et Arin. Leur relation se développe
lentement mais sûrement, ce qui rend l'évolution beaucoup plus
crédible. Ce n'est pas idyllique, l'autrice ne dépeint pas un Amour
éternel et merveilleux, comme on peut le voir trop souvent. Il
s'agit juste de deux jeunes gens qui tombent amoureux, tout
simplement, sans exagération. Ce qui fait que leur relation est
encore plus belle et crédible. On a l'impression qu'il s'agit d'une
véritable histoire et non d'un conte de fée.
Les
événements s'enchaînent et mettent nos protagonistes dans des
situations délicates. J'ai adoré chaque prise de décision de
l'autrice. C'est pourquoi, ce qui se produit dans les dernières
pages me donne terriblement envie de connaître la suite. La tournure
du récit dégage un véritable potentiel et j'espère ne pas être
déçue par la suite. Si vous êtes curieux, je vous encourage à
découvrir ce début de trilogie très prometteur.
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