Editions : Le Livre de Poche.
Parution : 2017.
Genre : Contemporain.
Nombre de pages : 320 pages.
Synopsis : Emile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner… C’est l’histoire d’un adolescent né dans une famille inclassable, l’histoire d’un premier amour, miraculeux et fragile. C’est l’histoire d’un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.
Avis : Tout
d'abord, je dois signaler qu'il s'agissait d'une lecture imposée par
ma supérieure en librairie qui souhaitait avoir un avis dessus. Je
n'avais lu aucun avis avant de le commencer. J'avais vaguement
compris qu'il était question d'un roman « feel good »,
comme on dit. Durant une bonne partie de ma lecture, je reconnais que
je n'ai pas passé de mauvais moment. Il réussissait dans sa
mission, à savoir, me distraire. Malheureusement, cela s'est
détérioré dans les dernières pages … Ce qui fait qu'en
refermant ce livre, j'étais enervée. Cela faisait longtemps que je
n'avais pas ressenti ça en terminant une lecture.
Comme
je le disais, le début s'annonçait pas trop mal. On apprend à
connaître le personnage principal, Emile et son quotidien. Par cette
occasion, on rencontre également sa famille, ses deux parents,
généreux et toujours amoureux. On entend vaguement parler d'un
frère aîné, sans plus de précision. Evidemment, on découvre
Pauline. On se souvient de nos premières « amourettes »,
de nos amours d'adolescents. J'ai aimé découvrir la vision des
choses d'un adolescent et non d'une adolescente. Pour ma part, ça a
bousculé mes habitudes et j'ai apprécié ça. Cependant, plus on
apprenait à connaître Pauline, plus elle me semblait antipathique.
Pour le coup, j'admets volontiers que l'auteur n'a pas fait de
personnages manichéens, ni lisses, sans défauts. C'est un bon
point, seulement, je n'ai pas accroché au personnage de Pauline.
Elle avait un comportement qui ne me plaisait par moment. Dans ces
situations, Emile lui pardonnait assez vite ou oubliait ce qui
s'était passé. J'ai trouvé ça réaliste dans le sens où
lorsqu'on aime quelqu'un, on peut omettre certains aspects de la
personne en question. Encore une fois, j'ai apprécié cet aspect de
l'histoire.
Hélas,
Pauline n'était pas la seule qui me déplaisait. Au fil de ma
lecture, le comportement d'Emile m'agaçait. Je le trouvais trop
émotif et en parallèle, beaucoup trop passif dans d'autres
situations. Mes principales reproches se basent sur ces dernières
pages, où justement Emile adopte cette attitude passive. Il faut
savoir qu'à un moment donné du récit, on découvre qu'ils ne sont
pas seuls à faire ce voyage. Je ne vais pas développer davantage,
seulement, on se rend compte qu'il existe un secret. Un secret dont
le héros prend conscience dans les cent dernières pages de
l'ouvrage. S'il s'énerve sur le moment, il oublie très vite cet
épisode car il préfère songer à Pauline. Ce simple constat m'a
agacée : en apprenant une telle chose, aucun enfant ne reste
indifférent. On oublie pas ce genre de spectacle d'un claquement de
cil. Or, Emile le fait. Il y repense après, mais le relègue à un
accident mineur, à quelque chose de pas suffisamment important pour
détruire une relation. De manière générale, je déteste les
personnes qui se comportent comme une autruche, en faisant semblant
de rien voir. A ce moment-là, la colère montait en moi sans que je
puisse l'empêcher. Je ne comprenais pas la mentalité d'Emile.
L'auteur donne l'impression que le personnage s'en fiche. Tout le
monde le sait : les secrets peuvent briser beaucoup de choses.
Ici, le personnage ne semble même pas songer aux conséquences. Dans
sa position, j'ai du mal à imaginer quelqu'un qui resterait
insensible. Les événements se sont encore plus détériorés
lorsqu'Emile parle à l'une des personnes concernées... Cette
personne lui demande de ne rien dire et Emile accepte. Alors que ce
secret concerne une personne qu'il aime et qui lui ferait du mal. Je
sais qu'il n'existe pas de case « ce qui est bien » et
« ce qui n'est pas bien ». bien définie. Selon mes
principes, ce n'est pas une chose à faire, c'est un comportement que
je ne comprend pas et que je ne tolère pas. J'agis de manière à ne
pas infliger à autrui ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse.
Mentir à quelqu'un en espérant arranger une chose ne sert à rien
selon moi. Ce n'est pas en agissant comme si le problème n'existait
pas qu'il disparaitra. S'il y a tromperie de quelque manière que ce
soit, c'est que les parties en question ont quelque chose à se
reprocher. Si l'interlocuteur d'Emile lui avait dit « Cette
personne est au courant et ça ne la dérange pas », je
n'aurais rien dit. Mais ce n'est pas le cas. J'avais l'impression
qu'Emile se fichait des sentiments de cette personne et que cette
situation ne le touchait pas plus que ça. Je n'arrivais pas à le
comprendre. Surtout que le roman se termine quelques pages après,
l'auteur n'a pas l'occasion de revenir sur cet épisode. Ce qui fait
que je n'ai pas apprécié la manière dont l'auteur a dépeint la
situation, comme si c'était légitime de mentir à quelqu'un qu'on
aime, sous prétexte que c'est mieux que d'affronter la vérité. A
mon sens, on fait plus de mal que de bien. Au final, tous les
personnages me sont devenus imbuvables, hormis un seul personnage.
En
plus de ça, j'avais l'impression de lire une de ces énièmes
comédies un peu moyennes qu'on voit parfois à la télé : une
sorte de road-trip familial, avec des situations rocombolesques et
pas toujours cohérentes, avec une petite course afin d'arriver à
destination, jusqu'à ce que survienne un événement incongru à
leur arrivée. Je n'apprécie guère ce genre de chose, ce qui fait
que j'avais une certaine distanciation avec l'histoire, même si j'ai
apprécié certains éléments (cités plus haut). Si l'auteur avait
formulé les événements d'une autre façon, peut-être n'aurai-je
pas fini cette lecture avec un goût amer. Toutefois, le résultat
reste le même : les dernières pages ont saboté toute ma
lecture. Cela ne n'empêche pas de reconnaître ses bons côtés,
mais je ne le recommanderais pas.
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