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jeudi 10 août 2017

Venise n'est pas en Italie

Auteur : Ivan Calberac.  
Editions : Le Livre de Poche.
Parution : 2017.

Genre : Contemporain. 
Nombre de pages : 320 pages.



Synopsis : Emile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner… C’est l’histoire d’un adolescent né dans une famille inclassable, l’histoire d’un premier amour, miraculeux et fragile. C’est l’histoire d’un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.


Avis : Tout d'abord, je dois signaler qu'il s'agissait d'une lecture imposée par ma supérieure en librairie qui souhaitait avoir un avis dessus. Je n'avais lu aucun avis avant de le commencer. J'avais vaguement compris qu'il était question d'un roman « feel good », comme on dit. Durant une bonne partie de ma lecture, je reconnais que je n'ai pas passé de mauvais moment. Il réussissait dans sa mission, à savoir, me distraire. Malheureusement, cela s'est détérioré dans les dernières pages … Ce qui fait qu'en refermant ce livre, j'étais enervée. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça en terminant une lecture.

Comme je le disais, le début s'annonçait pas trop mal. On apprend à connaître le personnage principal, Emile et son quotidien. Par cette occasion, on rencontre également sa famille, ses deux parents, généreux et toujours amoureux. On entend vaguement parler d'un frère aîné, sans plus de précision. Evidemment, on découvre Pauline. On se souvient de nos premières « amourettes », de nos amours d'adolescents. J'ai aimé découvrir la vision des choses d'un adolescent et non d'une adolescente. Pour ma part, ça a bousculé mes habitudes et j'ai apprécié ça. Cependant, plus on apprenait à connaître Pauline, plus elle me semblait antipathique. Pour le coup, j'admets volontiers que l'auteur n'a pas fait de personnages manichéens, ni lisses, sans défauts. C'est un bon point, seulement, je n'ai pas accroché au personnage de Pauline. Elle avait un comportement qui ne me plaisait par moment. Dans ces situations, Emile lui pardonnait assez vite ou oubliait ce qui s'était passé. J'ai trouvé ça réaliste dans le sens où lorsqu'on aime quelqu'un, on peut omettre certains aspects de la personne en question. Encore une fois, j'ai apprécié cet aspect de l'histoire.

Hélas, Pauline n'était pas la seule qui me déplaisait. Au fil de ma lecture, le comportement d'Emile m'agaçait. Je le trouvais trop émotif et en parallèle, beaucoup trop passif dans d'autres situations. Mes principales reproches se basent sur ces dernières pages, où justement Emile adopte cette attitude passive. Il faut savoir qu'à un moment donné du récit, on découvre qu'ils ne sont pas seuls à faire ce voyage. Je ne vais pas développer davantage, seulement, on se rend compte qu'il existe un secret. Un secret dont le héros prend conscience dans les cent dernières pages de l'ouvrage. S'il s'énerve sur le moment, il oublie très vite cet épisode car il préfère songer à Pauline. Ce simple constat m'a agacée : en apprenant une telle chose, aucun enfant ne reste indifférent. On oublie pas ce genre de spectacle d'un claquement de cil. Or, Emile le fait. Il y repense après, mais le relègue à un accident mineur, à quelque chose de pas suffisamment important pour détruire une relation. De manière générale, je déteste les personnes qui se comportent comme une autruche, en faisant semblant de rien voir. A ce moment-là, la colère montait en moi sans que je puisse l'empêcher. Je ne comprenais pas la mentalité d'Emile. L'auteur donne l'impression que le personnage s'en fiche. Tout le monde le sait : les secrets peuvent briser beaucoup de choses. Ici, le personnage ne semble même pas songer aux conséquences. Dans sa position, j'ai du mal à imaginer quelqu'un qui resterait insensible. Les événements se sont encore plus détériorés lorsqu'Emile parle à l'une des personnes concernées... Cette personne lui demande de ne rien dire et Emile accepte. Alors que ce secret concerne une personne qu'il aime et qui lui ferait du mal. Je sais qu'il n'existe pas de case « ce qui est bien » et « ce qui n'est pas bien ». bien définie. Selon mes principes, ce n'est pas une chose à faire, c'est un comportement que je ne comprend pas et que je ne tolère pas. J'agis de manière à ne pas infliger à autrui ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. Mentir à quelqu'un en espérant arranger une chose ne sert à rien selon moi. Ce n'est pas en agissant comme si le problème n'existait pas qu'il disparaitra. S'il y a tromperie de quelque manière que ce soit, c'est que les parties en question ont quelque chose à se reprocher. Si l'interlocuteur d'Emile lui avait dit « Cette personne est au courant et ça ne la dérange pas », je n'aurais rien dit. Mais ce n'est pas le cas. J'avais l'impression qu'Emile se fichait des sentiments de cette personne et que cette situation ne le touchait pas plus que ça. Je n'arrivais pas à le comprendre. Surtout que le roman se termine quelques pages après, l'auteur n'a pas l'occasion de revenir sur cet épisode. Ce qui fait que je n'ai pas apprécié la manière dont l'auteur a dépeint la situation, comme si c'était légitime de mentir à quelqu'un qu'on aime, sous prétexte que c'est mieux que d'affronter la vérité. A mon sens, on fait plus de mal que de bien. Au final, tous les personnages me sont devenus imbuvables, hormis un seul personnage.

En plus de ça, j'avais l'impression de lire une de ces énièmes comédies un peu moyennes qu'on voit parfois à la télé : une sorte de road-trip familial, avec des situations rocombolesques et pas toujours cohérentes, avec une petite course afin d'arriver à destination, jusqu'à ce que survienne un événement incongru à leur arrivée. Je n'apprécie guère ce genre de chose, ce qui fait que j'avais une certaine distanciation avec l'histoire, même si j'ai apprécié certains éléments (cités plus haut). Si l'auteur avait formulé les événements d'une autre façon, peut-être n'aurai-je pas fini cette lecture avec un goût amer. Toutefois, le résultat reste le même : les dernières pages ont saboté toute ma lecture. Cela ne n'empêche pas de reconnaître ses bons côtés, mais je ne le recommanderais pas.

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