Auteur : Ruta Sepetys.
Editions : Gallimard (Pôle fiction).
Parution : 2015.
Genre : Jeunesse Historique.
Nombre de pages : 418 pages.
Synopsis : Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique.
Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, presque sans eau et sans nourriture, entassés dans des wagons à bestiaux, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Logés dans des huttes, sous alimentés, brutalisés, les déportés tentent de survivre et de garder espoir. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.
J'ai
beaucoup apprécié le personnage principal, Lina. On ne peut
qu'admirer son courage et sa force. On passe par toutes les
émotions : l'horreur, la joie, la tristesse, la colère,
l'indignation, … On est éprouvés par ce qu'on lit, ce qu'on voit
à travers les yeux de Lina. Par toutes ses épreuves, on s'attache
également au personnage d'Andrius et à leur lien. J'ai aimé découvrir le
développement de leur relation. Malgré toutes les conséquences
qu'on peut envisager, on souhaite plus que tout qu'ils arrivent à
trouver du bonheur ensemble, rien qu'un peu. Cette relation permet
non seulement aux protagonistes de souffler un peu, d'être
« heureux » autant qu'ils le peuvent, mais également aux
lecteurs. En parallèle à toute cette horreur, leur relation fait
office de bouffée d'oxygène, de bulle de paix. On profite de chaque
moment entre eux, de répit, comme si on se retrouvait à leur place.
Ce n'est pas la seule raison, d'ailleurs : l'auteur fait en
sorte d'insérer plusieurs moments d'avant pour faire « tomber
la pression », si j'ose dire. Ce n'était pas de refus :
le récit devenant parfois dur à poursuivre.
On
espère jusqu'au bout, la peur au ventre qu'ils finissent par
succomber. Il n'y a rien de surprenant à cela : la vie aux
camps était désastreuse. Personnellement, je m'attendais à une fin
qui me laisse en sanglots, mais à ma grande surprise, ça n'a pas
été le cas. Je vois ce livre comme un hommage à toutes ces
personnes impliquées et à celles, plus rares, qui ont survécu.
Reprendre sa vie en main, revivre un quotidien « normal »
après des événements pareils ne doit pas être évident, loin de
là. Elles sont tout simplement marquées à vie. Comme beaucoup
d'autres, j'aurais apprécié avoir plus de détails …
Cependant,
cela ne m'empêche pas de considérer ce bouquin comme un coup de
cœur. Il m'a fait voyager aux côtés des personnages et m'a
impliqué dans l'histoire. Je me sentais étrangement vulnérable, à
la fin de ma lecture, comme un voyage qui se terminait trop
brusquement. Le moindre qu'on puisse dire, c'est qu'il m'a vraiment
remuée … Peu de livres sont parvenus à me faire vivre cet
effet-là. En tout cas, je vous conseille cette lecture.
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