Editions : Anne Carrière.
Parution : 2014.
Genre : Drame contemporain.
Nombre de pages : 197 pages.
Synopsis : Fatimah vit au Kurdistan irakien avec son mari, leurs enfants et la famille de son mari. Un jour, elle est emmenée à l'hôpital de Souleymanyeh, très grèvement brûlée. Un accident domestique, apparemment... " Apparemment " car ces accidents dont sont victimes de nombreuses femmes, en général très jeunes, masquent souvent des crimes d'honneur. Tandis que Fatimah va lutter pour vivre malgré ses blessures, pour ses enfants et le bébé qu'elle porte et qu'elle appelle le " bébé de la honte ", la vie dans son village s'organise sans elle. À tel point qu'il semble qu'elle n'ait jamais existé. Seule sa fille aînée continuera à évoquer son souvenir. Que va devenir Fatimah ? Que s'est-il passé le jour de l'" accident " ? le jour où le " bébé de la honte " a été conçu ? Quels mystères planent sur cette femme ? Un roman poignant pour décrire la terrible réalité des crimes d'honneur.
L'auteur
choisit de commencer son roman sur l' « après ». Le
lecteur ne sait rien des événements précédents l'accident, il se
contente de regrouper les indices et informations glissés goutte à
goutte tout au long. J'ai été saisie par l'étendue des blessures
qui peuvent être infligées ; j'ai eu des frissons en essayant
de recomposer le texte en image. En parallèle de la vie de Fatimah,
on suit également Farah, sa fille qui s'inquiète pour elle, surtout
du fait qu'on ne parle plus d'elle, comme si sa mère n'existait
plus. J'ai été touchée par cette enfant qui ignorait tout et ne
pouvait pas dire ce qui la tracassait, au risque d'être réprimandé.
On
découvre finalement la vérité. Je ne m'attendais pas du tout à
tout ça, hormis l'identité du coupable que j'ai commencé à
soupçonner peu de temps auparavant. Toutefois, je n'avais pas deviné
tout le déroulement de l'histoire. Au final, les indices forment un
puzzle net qui nous choque énormément. Notre désarroi s'accentue
en apprenant tout ce qui s'est passé. Fort heureusement, un
personnage important finit par changer de comportement et apporter
son soutien à Fatimah, ce qui lui permet de se reconstruire et de
reprendre sa vie. Je ne m'attendais pas à une telle reconversion,
mais ce n'est pas plus mal. Cela prouve que les personnes que l'on
croyait mauvaises ne le sont pas forcément et inversement.
Le
roman se clôture ainsi de manière positive, permettant au lecteur
de tourner la dernière page sereinement, après avoir effectué un
voyage mouvementé aux côtés des personnages. L'auteur souhaitait
mettre en avant les crimes d'honneur et c'est une tentative réussie.
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