Editions : Le Livre de Poche.
Parution : 2015.
Genre : Science-fiction.
Nombre de pages : 213 pages.
Synopsis : Concentration est une émission télévisée fondée sur le principe des camps de concentration allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des hommes et des femmes ont été enlevés arbitrairement puis faits prisonniers. Ils vivent dans un camp, dans des conditions inhumaines (insalubrité, malnutrition, déshumanisation) et sont soumis aux ordres de kapos, recrutés par les organisateurs de l'émission pour leur manque de subtilité. Les prisonniers travaillent dur toute la journée à la création d'un tunnel. Tout cela se fait sous l'oeil averti de plusieurs caméras et avec l'aval de milliers de téléspectateurs.
On suit en particulier quelques personnages: Pannonique (CKZ114), son camarade, ancien professeur d'histoire et amoureux plein d'admiration, EPJ327, mais également la kapo Zedna, sensible elle aussi à la beauté de Pannonique. Cette dernière est une figure de la résistance. Elle prendra des risques face aux caméras et partagera les carrés de chocolat donnés discrètement par Zedna avec ses camarades.
Avis : Depuis le temps que j'entendais parler de cette autrice, j'étais curieuse de la découvrir, mais j'étais freinée par le fait que son style avait l'air particulier. Au point qu'il n'existait pas de juste mesure : soit on aimait, soit on détestait. J'ai saisie l'occasion dans le cadre de mes études pour découvrir un ouvrage d'Amélie Nothomb. Celui-ci m'intéressait par son sujet, terriblement d'actualité.
Elle dresse une forme de caricature, d'anti-utopie qui pourrait voir le jour. Je ne pouvais m'empêcher de m'interroger. Il me paraissait invraisemblable que les personnes au pouvoir ou que les organisations du droit de l'homme, entre autre, laissent voir un tel programme voir le jour. Ceci étant, j'ai mis de côté mon scepticisme pour apprécier l'histoire et imaginer que cette société puisse advenir dans le futur (c'est ce qui s'appelle communément la suspension consentie de l'incrédulité chez le lecteur). A travers ce tableau, on nous montre encore une fois l'une des pires choses qu'a inventé l'Homme : les camps de concentration. L'autrice ne s'attarde pas nécessairement sur les conditions de vie des prisonniers. Tout le monde les connait, de près ou de loin, étant donné qu'il s'agit d'un point de notre histoire connu de tous. De plus, on se concentre davantage sur l'aspect médiatique.
J'ai retrouvé certains comportements humains, notamment pour les personnes qui répètent bien fort ne pas regarder un programme, mais le regarder malgré tout. On constate, ainsi, l'hypocrisie de l'être humain dans toute sa splendeur. En parallèle, l'autrice aborde la question des dirigeants, qui se réunissent pour parler de la question sans prendre de mesure (encore une fois, une part de notre réalité criante de vérité). On remarque également le comportement dé-culpabilisant de certains spectateurs, argumentant leurs agissements sous prétexte que "si ses personnes se sont retrouvées prisonnières, c'est parce qu'elles l'avaient mérité". Un exemple typique de la stupidité humaine. Ce comportement qu'ont beaucoup de personnes de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre.
En dehors de ça, j'ai beaucoup apprécié la relation qui se tissait entre le bourreau et la victime, Pannonique. On ne voit que peu de relations entre femmes et, même si celle-ci n'est pas concrétisée, la situation est suffisamment explicitée. J'ai appris à apprécier Zedna au fil des pages, contrairement à Pannonique qui ne m'a guère intéressée - j'ai toujours tendance à préférer les personnages plus "mitigés", plus nuancés.
Je ne pense pas lire un autre livre d'Amélie Nothomb un jour, sa bibliographie ne m'intéressant pas plus que ça. Toutefois, je reconnais les qualités d'Acide Sulfurique qui fait réfléchir.
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