Editions : Folio.
Parution : 2011.
Genre : Essai.
Nombre de pages : 197 pages.
Synopsis : LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n'importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
7. Le droit de lire n'importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à voix haute.
10. Le droit de nous taire.
Avis : "...la vertu paradoxale de la lecture qui est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens."
Quelles étaient les chances pour que sur la liste des lectures obligatoires de la rentrée figure le nom de Daniel Pennac ? J'étais ravie de voir figurer son nom car cet essai m'intriguait beaucoup : c'était l'occasion rêvée pour le découvrir. Je comprend maintenant l'expression "Mêler l'utile à l'agréable", si j'ose dire...
Je pense que chaque lecteur sera intéressé et se reconnaîtra dans cet ouvrage. L'auteur décrit des situations qui nous font sourire, car cela nous rappelle des passages de notre vie : l'apprentissage de la lecture, les lectures à haute voix faites par notre entourage, la lecture qui devient synonyme de corvée au cours de notre scolarité, ... L'auteur parle de toutes ces étapes avec une justesse remarquable.
"Que des livres puissent à ce point bouleverser notre conscience et laisser le monde aller au pire, voilà de quoi rester muet."
Il nous délivre des réflexions particulièrement intéressantes. C'est si agréable et intéressant à lire qu'on oublie même qu'il s'agit d'un essai. Ne soyez pas rebuté par cet intitulé : l'auteur n'use pas de vocabulaire compliqué ni de phrases alambiquées, au contraire, son texte est à la portée de n'importe qui - de chaque lecteur. Il cite plusieurs droits de lecteur - il a une approche très dé-culpabilisante de la lecture. Cela n'a pas eu beaucoup d'effet pour moi, mais je sais qu'il existe des lecteurs qui n'osent pas sauter des pages ou abandonner un livre. Daniel Pennac explique les choses de manière à nous présenter cela comme un geste anodin, presque nécessaire si le besoin se fait sentir.
"La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social, elle est, comme l'amour, une manière d'être"
Ces citations ne sont qu'une parcelle des phrases qui m'ont heurtée. J'avais tout le temps envie de souligner les phrases, tant elles me paraissaient sonner juste. Daniel Pennac transmet plusieurs messages, particulièrement aux enseignants, en ce qui concerne leur manière d'imposer la lecture comme une corvée. Il va même au-delà de ça : il nous explique qu'avec une simple phrase, un geste, on peut assimiler involontairement la lecture à la corvée, à une punition - alors qu'elle devrait être synonyme de plaisir, de loisir et de tout un tas d'autres choses. Il nous parle de la manière dont on peut dé-pénibiliser la lecture aux adolescents - il s'agit bien de l'âge critique, là où le lectorat se perd. Daniel Pennac explique que cela pourrait être en lien avec la manière dont on perçoit la lecture suite aux lectures obligatoires. Il nous raconte sa propre expérience en tant que lecteur et professeur. C'est passionnant à lire. On comprend, ainsi, qu'il existerait bien plus de lecteur si les choses se faisaient correctement, si l'approche était la bonne.
"La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas [...], mais si je m'offre ou non le bonheur d'être lecteur"
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