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mardi 18 juillet 2017

La couleur des sentiments

Titre original : The Help.
Auteur : Kathryn Stockett.  
Editions : La Loupe (17).
Parution : 2010.

Genre : Historique.
Nombre de pages : 609 pages.



Synopsis : Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

Avis : Inutile de le présenter. J'en entendais parler de partout, en beaucoup de bien, si bien que j'étais curieuse de découvrir l'histoire par moi-même. C'est un merveilleux roman à mettre dans toutes les mains.

Le style d'écriture de l'autrice est particulièrement agréable à suivre. On se retrouve plongé dans l'histoire sans problème. Celle-ci est vraiment belle, même si elle dépeint une fresque historique peu reluisante, avec des passages qui peuvent nous indigner, des paroles qui nous choquent, des passages qui nous heurtent jusqu'au plus profond de nous-même. C'est l'effet qu'il m'a fait. Il est dur dans le sens où il montre le quotidien de trois femmes avec simplicité et réalisme. On ne pleure pas à toutes les pages, on est pas abasourdi à chaque chapitre, non. Ce n'est pas ça du tout. On nous présente les choses petit à petit avec plusieurs situations qui nous font prendre conscience de la réalité de l'époque et des mentalités. Si le tableau n'est pas joli, on assiste à quelques passages de vie quotidienne qui permettent de souffler un peu.

Pour prendre un exemple, j'ai beaucoup apprécié le personnage d'Aibileen, notamment avec les passages qui touchaient Baby Girl. J'ai ressenti énormément de tendresse pour cette jeune enfant qui se sent délaissée par sa mère. A plusieurs reprises, mon cœur s'est serré en constatant que sa mère ne faisait attention à elle seulement pour la réprimander … J'ai vraiment eu de la peine pour elle et j'étais attendrie à chaque instant partagé entre elle et Aibileen. J'ai trouvé leur relation vraiment belle, touchante et émouvante. C'était tellement touchant de voir Aibileen à travers les yeux de Baby Girl, qui pour elle, est le centre de son univers. D'ailleurs, les paroles d'Aibileen m'ont beaucoup marquée : « Tu es gentille, tu es intelligente. Tu es importante. ». Ces simples mots faisaient fondre mon petit cœur de lectrice, je l'avoue. J'ai rarement été aussi touchée par un personnage enfant dans un roman. 

En parallèle, on a Minny et Skeeter. J'ai admirée Minny pour son cran, mais elle reste le personnage que j'ai le moins aimé suivre. Cela ne signifie pas que je ne l'ai pas apprécié, pas du tout : seulement, je ressentais davantage de proximité avec les personnages d'Aibileen et Skeeter. Au contraire, j'ai eu beaucoup de peine pour le personnage de sa patronne. J'appréciais leurs échanges et la relation qui s'est tissée entre elles. 
Sans comprendre le pourquoi du comment, je me suis retrouvée attachée au personnage de Skeeter dès le début de l'histoire. Je la comprenais et certains de ses sentiments, pensées, trouvaient écho en moi. J'ai vraiment apprécié les passages qui la concernait et, même si j'espérais une autre fin pour elle (plus « heureuse »), j'en reste satisfaite malgré tout. Après un peu de recul, c'est peut-être une meilleure chose pour elle.

De manière générale, il y avait beaucoup d'émotion dans ce livre. Certains personnages nous hérissent le poil (Coucou Hilly), tant on ne les comprend pas. A travers mes yeux de jeune adulte de notre génération, ce genre de mentalité me dépasse. Quand je lisais les mots, les paroles qu'ils osaient utiliser, j'avais le cœur retourné pour ces femmes, toutes ces personnes, qui ne méritaient pas un tel traitement. Je suis sidérée de me dire qu'à l'heure actuelle, ce genre de comportement n'a pas complètement disparu... En conclusion, un roman qui nous fait voyager dans une époque difficile, qui nous dépeint des conditions pénibles à travers le regard de personnages attachants et passionnants à suivre.

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