MENU

vendredi 26 octobre 2018

Lune Pourpre, Tome 1 : Initiée

Auteur : Laetitia Danae.  
Editions : Snag.  
Parution : 2018.

Genre : Fantasy jeunesse.
Nombre de pages : 508 pages.



Synopsis : "Un jour, on m'a dit que ce pouvoir exacerbé qui grandissait en moi ne pouvait plus être caché. Pour le bien de toutes les espèces opprimées, je me devais d'être une initiée". Lilith, fille de paysan, vit en autarcie dans un village reculé, mangé par les superstitions et les cultes de divinités. Obligée de dissimuler sa vraie nature, elle reçoit un jour la visite d'un homme très singulier, qui prétend pouvoir la protéger de tous les dangers. Malgré elle, Lilith va devoir faire face à de nouvelles responsabilités, dans un monde où elle est considérée comme une icône susceptible de redonner à Hibendrill sa splendeur d'antan."

Avis : Étant donné que j'ai vu passer ce titre à maintes reprises et que le synopsis me semblait engageant, j'ai sauté sur l'occasion lorsqu'une amie m'a proposé de découvrir l'ouvrage. Sachant qu'il a été écrit par une autrice française, j'étais d'autant plus curieuse. Je ne regrette pas ma découverte, j'ai passé un bon moment pendant une bonne partie du roman, mais je dois avouer que la fin m'a laissée plus que sceptique et que certains éléments m'ont dérangée.

Tout d'abord, je dois reconnaître que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans l'histoire. Pour une habituée de la fantasy, c'était un début un peu redondant : un personnage jeune vit sa vie plus ou moins paisible au sein de sa famille dans un petit village, jusqu'à ce qu'arrive un événement qui vient bouleverser son quotidien. A ce moment-là, on fait la connaissance de Lilith, de son père et de leur vie. Aucun élément particulier n'a réussi à me captiver, la personnalité de Lilith me semblait trop lisse : petite fille super jolie, gentille, qui a du mal à s'intégrer et à se faire des amis, mais en est malheureuse... Qui plus est, ses réflexions laissaient entendre qu'elle était beaucoup trop mature pour son âge. Je pense notamment à son avis sur le Père du village ainsi que sur la religion instaurée. Tout cela faisait que j'étais assez spectatrice du récit et non investie. Qui plus est, le style d'écriture de l'autrice est plus descriptif que je le pensais, ce qui a contribué à la lenteur du récit.

C'est resté ainsi jusqu'à la formation de Lilith. La découverte du monde m'a également laissé perplexe. C'est un avis totalement subjectif, parce que c'est typiquement le genre de monde que je n'apprécie guère – avec des elfes (Abels ici), dans un monde reculé féerique, dans la nature, avec tout le monde qui s'apprécie. Par exemple, je pense au monde des Gardiens des Cités Perdues, pour ceux qui connaissent. J'ai du mal à croire à ce type d'univers, ce qui fait qu'encore une fois, je suis restée assez indifférente aux personnages qu'on découvre : Douce, Melhen, Ismelda, Sando. Tout cela me semblait trop... Je ne sais pas décrire autrement que « bisounours », même si le terme n'est pas vraiment approprié. Trop lisse, peut-être. Encore une fois. A partir du moment où on en apprend davantage sur ce qui entoure Lilith – que ce soit les races ou les civilisations, j'ai davantage apprécié. L'autrice est parvenue à créer son univers, en apportant une touche d'originalité (les Amazones ne ressemblent pas tout à fait à ce qu'on pourrait penser).

Quand Lilith en vient à passer une épreuve, j'étais embarquée dans l'histoire. Les années défilent où notre héroïne grandit, aux côtés de son entourage. Malheureusement, elle ne m'est pas devenue sympathique. Ses capacités me semblaient trop importantes. Le personnage en lui-même est beaucoup plus important, tellement que cela rend perplexe. Certes, elle a un rôle particulier, mais ce n'est pas la seule (d'ailleurs, j'ai trouvé que c'était une bonne chose de la part de l'autrice. Seulement cela est gâché par la trop grande importance qu'on accorde à Lilith, au détriment des autres personnages). Certaines de ses réflexions m'ont vraiment fait lever les yeux au ciel. Par exemple, elle reproche à une personne de son entourage, qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, d'être devenu lâche, par rapport à une situation délicate. Cela m'a semblé très manichéen, venant d'une enfant et non d'une jeune femme. D'autant plus que la situation était réellement compliquée et qu'elle ne pouvait pas se permettre de juger qui que ce soit.

Cette antipathie s'est accrue jusqu'à la fin. Si je trouvais ma lecture agréable, les deux-cent dernières pages ont été des plus décevantes. Cela s'explique par l'arrivée d'un nouveau personnage. Je savais déjà qui il était alors que l'autrice ne parlait que de son rang. Ce n'était pas le seul élément que j'ai deviné, loin de là. Aucune surprise n'est venue au cours du récit. Les révélations n'en étaient pas pour moi, j'avais tout anticipé. Toutefois, ce n'est pas un point qui m'a réellement dérangée. Je serais passée outre si le reste m'avait convaincue. L'arrivée dudit personnage a été décisif dans mon appréciation du roman. La réaction de Lilith à son encontre me semblait difficilement compréhensible, malgré l'explication donnée par l'autrice. Lilith finit par prendre position et ses actes, ses réflexions, n'étaient pas compréhensibles à mes yeux. Du moins, pas en aussi peu de temps. La relation qui se développe par la suite a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Lilith me semblait trop proche, trop tactile, avec cette personne – alors qu'ils se connaissent à peine. Ce qui fait que leur relation me semblait incompréhensible.

En parallèle de cette relation, un personnage qu'on suivait depuis longtemps change de comportement. Il passe pour quelqu'un d'intolérant, têtu, jaloux, sans aucune raison. Étant donné que j'étais moi-même sceptique, je me suis dit « D'accord, il va se passer quelque chose qui fait que leur comportement va être expliqué et il va y avoir un retournement de situation ». Quelle monstrueuse... déception. Le retournement de situation que j'attendais désespérément pour expliquer ce que je lisais n'est pas venu. Le récit se termine sur une platitude telle que j'en avais rarement lue. Vraiment. Je pèse mes mots. Il n'y avait aucun enjeu, aucun challenge. L'aspect « bisounours » que j'ai déjà évoqué se ressentait clairement : le personnage mystérieux qui dit être gentil est gentil, les personnages méfiants passent juste pour des intolérants égoïstes, tout le monde est gentil. Et l'épilogue... Que dire ? Ce dernier se termine par un rire machiavélique digne d'un méchant de dessin animé. J'exagère à peine. Les personnages qu'on est censé craindre paraissent ridicules. Même les personnages qu'on est censé apprécier. Pour donner un exemple, le fameux personnage dont je préfère rien dévoiler fait un discours lors d'une réunion importante. J'avais l'impression de me retrouver face à un enfant de dix ans. C'était gênant. Je n'ai pas d'autre mot pour décrire mon ressenti en lisant cette scène.

La dernière « surprise » (qui n'en est pas une) concernant le fameux personnage m'a bien fait rire. Sans en dire trop, il fait quelque chose qui est censé être rare. Sauf que cette même chose arrive à TOUTES les personnes de l'entourage de l'héroïne. Personne d'autre dans le village ne bénéficie du même traitement. Comme par magie. Ce n'est pas la seule chose supposée « rare » qui se produit beaucoup trop souvent, de manière beaucoup trop hasardeuse. Tous ces éléments ont contribué à rendre mon récit difficilement crédible. Les personnages, leurs capacités, leurs réactions, leurs relations, tout cela m'a laissée dubitative. Si on rajoute le manque de surprise et l'intrigue plus que prévisible et plate au possible, on se retrouve avec un roman peu convaincant à mes yeux. J'en suis la première déçue car l'histoire semblait prometteuse, fut un moment. Les deux cent dernières pages ont eu raison de moi. C'est pourquoi je ne lirais pas la suite. Toutefois, l'autre roman publié de l'autrice m'intrigue, je me laisserais sûrement tenter par cette nouvelle histoire, en espérant qu'elle me plaise davantage qu'Initiée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire