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vendredi 18 septembre 2020

Ce sera moi

 


Auteur :
Lyla Lee.  

Editions : Hachette.  

Parution : 2020.

Genre : Contemporain jeunesse.

Nombre de pages : 340 pages.


Synopsis : "Skye Shin a tout entendu. Les filles grosses ne devraient pas danser. Elles ne devraient pas porter des couleurs vives. Elles ne devraient pas attirer l’attention sur elles. Mais Skye rêve de rejoindre le monde pailleté de la K-Pop, et pour cela elle est prête à briser toutes les règles que la société, les médias et même sa propre mère ont établies pour les filles comme elle.

Skye se présente à un concours télévisé, avec à la clé un poste d’apprentie star de la K-Pop. Elle est prête à tout pour gagner, prête à affronter la fatigue des répétitions, les difficultés de la compétition, les drames de la télé-réalité. Mais rien ne l’avait préparée à la grossophobie des membres du jury, aux haters sur les réseaux sociaux… et encore moins à un rapprochement avec un de ses concurrents, Henry Cho. Pour autant, Skye n’oublie pas son objectif : devenir la première star grande taille de la K-Pop au monde. Ce qui signifie remporter la compétition… sans se perdre elle-même..."


Avis : Merci à Netgalley et à Hachette pour m'avoir permis de lire ce titre !

Tout d’abord, peut-on parler de la beauté de cette couverture ? Elle donne le ton du roman : représentation, feel good, et son personnage ! Ce sera moi est un roman feel-good qui fait du bien, qui nous donne le sourire et du baume au coeur. Plus encore, le roman aborde des thématiques fortes : la grossophobie, le fétichisme des personnes racisées, les relations toxiques, l’homophobie, le sexisme, … Tout est bien traité, avec justesse et bienveillance. J’ai rarement lu un roman qui aborde toutes ces thématiques et qui le fait bien ! L’autrice réussit brillamment à traiter de pleins de sujets. J’ai craint qu’une rivalité féminine s’instaure dès le début du récit, mais l’autrice a pris soin de prendre le contrepied de cette trope récurrente en littérature adolescence pour proposer des amitiés intéressantes qui sont bien construites. Il est également question des problèmes sociétaux de la Corée : l’importance de la beauté, le harcèlement contre les personnes qui sortent de la norme, etc. Le cas de Skye l’illustre bien, alors même que le récit se déroule aux Etats-Unis.

Incontestablement, l’héroïne est l’un des points forts du récit. Skye est une américaine d’origine coréenne, grosse, pleine de confiance en elle et de joie de vivre. Elle change totalement des héroïnes habituelles dans le paysage YA et c’est une excellente chose. C’est un plaisir de suivre l’histoire à travers ses yeux. Elle est courageuse, confiante et s’assume totalement. La jeune fille ne se laisse pas intimider par les autres et c’est tellement rare de retrouver une héroïne pareille en littérature adolescente ! Skye croit en elle et en ses rêves et elle fait tout pour atteindre ses objectifs. En tant que lecteur.ice, on se retrouve impliqué(e) dans sa vie, on s'attache à elle et on l'encourage, et elle nous rend la pareille : elle nous prouve l'importance de s'aimer soi-même, de croire en nous et d'être déterminé(e).  De la même façon, le contexte familial n’est pas négligé, il a son importance dans la construction et le quotidien de Skye. Sa relation avec son père est touchante, ils partagent de vrais moments ensemble, ce qui n’est pas si fréquent en romans adolescents. De plus, si la grossophobie a une part importante dans le récit, il est aussi question de relations familiales toxiques. Skye en apprend davantage sur les raisons qui poussent sa mère à se comporter ainsi, mais elle sait que cela n’excuse rien de son comportement. Par ailleurs, il est dit clairement dans le texte qu’il s’agit de maltraitance psychologique et c’est pris au sérieux. De manière générale, j’ai apprécié que tout ce qui touche à la santé mentale ne soit pas pris à la légère. J’ai énormément aimé que l’autrice évoque le fait que Skye parle de ses problèmes sur sa relation avec sa mère avec un psy. C’est évoqué quelques fois par Skye, parce que cela fait partie de sa vie, et c’est un acte normalisé dans le récit. 

Je dois reconnaître que j’ai été légèrement agacée par les nombreuses remarques portant sur le physique d’Henry. Je sais que c’est un élément récurrent dans les romances donc je ne me suis pas attardée particulièrement sur cet aspect. Qui plus est, même si ça m’a irritée, je comprends l’importance du geste : les héros décrits comme beaux sont souvent des blancs en littérature adolescente. Il est important d’avoir des protagonistes différents qui sont également décrits comme attirants. En effet, Henry se distingue des autres héros masculins : tout comme Skye, il a des origines coréennes et il n’est pas hétérosexuel. J’ai été tellement heureuse de retrouver non seulement une héroïne bisexuelle, mais aussi un intérêt amoureux bisexuel ! Si on ajoute à ça leur amour commun pour Harry Potter, j’ai vite été conquise par ce mignon petit couple. C’est impossible de ne pas les aimer. Ils partagent tellement de choses et leur attachement se fait progressivement, ce qui est un point appréciable. Leur relation est sans doute légèrement clichée, mais elle est saine, tout dans le respect et tellement rafraîchissante ... c'est important !

Pour toutes ces raisons, je ne peux que recommander la lecture de Ce sera moi. Cette lecture peut convenir à tout le monde, même pour les personnes qui ne sont pas spécialement intéressées par la K-Pop. On découvre tout un univers qui n’est pas forcément présent dans les romans adolescents francophones et ça change ! Je n’ai pas les mots pour exprimer combien ça a été une excellente lecture à plus d’un titre. Alors je vais me contenter de dire : foncez !

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