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samedi 12 mars 2022

Ceux qu'il nous faut retrouver


Autrice
 : Joan He.

Edition : Lumen.

Parution : 2022.

Genre : Young Adult Science-Fiction.

Nombre de pages : 504.

Radar à diversité : personnage principaux asiatiques (ownvoices).

Avertissement de contenu : Catastrophes naturelles, tentatives de meurtre, idées suicidaires, maladie, deuil, manipulation.

Synopsis : Les dominos sont en place depuis des siècles déjà... Un tremblement de terre et ils vont tous tomber.

Piégée sur une île déserte depuis trois ans avec pour seule compagnie une petite androïde, Cee ne se rappelle plus rien de sa vie d'avant. Rien... si ce n'est qu'elle a une sœur qui l'attend là-bas, quelque part de l'autre côté de l'océan. Elle le sent dans la moelle de ses os : il lui faut à tout prix échapper à cette île pour aller la retrouver. Mais comment ?

Un monde plus loin, Kasey Mizuhara vit dans une cité dans les nuages, conçue pour protéger l'humanité des désastres naturels qui se succèdent sur terre. Fille des deux fondateurs de la ville flottante, elle pleure la disparition de sa sœur Celia, adorée de tous, fascinée par le monde extérieur, qui a pris trois mois plus tôt un bateau et mis le cap vers le large, sans plus jamais donner signe de vie. Mais soudain, un matin, la présence de Celia est repérée quelque part en ville. Kasey s'enfonce dans les entrailles du monstre, bien décidée à percer les secrets de son aînée – il faut dire qu'elle n'en manquait pas – pour pouvoir enfin la serrer de nouveau dans ses bras.

Avis : On ne va pas se mentir : si j’ai commencé à m’intéresser à ce roman, c’est exclusivement par attrait pour sa couverture. J’étais plus qu’intriguée par cette histoire, autour de deux soeurs dont l’une se retrouve piégée sur une île déserte sans ses souvenirs, animée par une seule volonté : retrouver sa soeur. Je n’en savais pas beaucoup plus sur cette histoire et honnêtement, je ne regrette rien. Je suis heureuse que les éditions Lumen l’aient publié en français, sinon, je n’aurais jamais eu l’occasion de découvrir ce titre atypique. Je les remercie pour l’envoi de ce SP numérique. A présent, laissez-moi vous parler plus en détail de ce que j’en ai pensé.

On se retrouve plongé dans un univers de science-fiction post-apocalyptique. Les catastrophes naturelles s’enchaînent, rendant la vie sur Terre des plus compliquées. Un groupe d’humains sont parvenus à créer des éco-citées (des villes aériennes) dans lesquelles vivent 25% de l’humanité. Quant aux 75% restants, ils se trouvent toujours sur la terre ferme, mais dans des conditions climatiques catastrophiques qui détériorent grandement les conditions de vie. Les places sont limitées et l’accès aux éco-citées n’est pas sans prix : les humains doivent avoir un rang suffisamment bas pour y avoir droit. Ce rang se calcule en fonction des dégâts causés par l’individu et sa famille sur l’environnement. Je n’avais jamais eu l’occasion de lire un titre de SF aussi engagé sur le plan de l’écologie. C’était extrêmement intéressant, tout en étant divertissant. L’autrice amène des réflexions pertinentes et intéressantes.

Pour être honnête, j’ai mis un peu de temps avant d’adhérer complètement à l’histoire. Je ne m’attachais pas à Kasey et je ne la comprenais pas toujours. Sa personnalité est assez atypique (notamment dans la littérature adolescente) et, même si elle a le mérite d’apporter un vent de nouveauté, cela m’a empêché de m’attacher à son personnage. En comparaison, j’ai davantage apprécié sa soeur, Cee, celle qui se retrouve piégée et qui met tout en oeuvre pour retrouver la trace de Kasey. Au cours de ses chapitres et dans les nombreux flashbacks entre Kasey et elle, on a le temps d’apprendre à la connaître et de s’attacher à elle. J’ai été touchée par son courage, sa force, son empathie et sa détermination. De plus, il est rare qu'un roman s'intéresse autant à une relation entre soeurs. J'ai beaucoup aimé cet aspect du récit.

Toutefois, pour être honnête, j'ai parfois eu du mal avec le récit tant celui-ci regorgeait d'informations. Fort heureusement, j'ai persévéré. Arrivée à la moitié du récit, j’ai fini par avoir du mal à décrocher de ce que je lisais. Il y a bien une chose qu’on ne peut pas nier à Ceux qu’il nous faut retrouver : son côté intrigant et mystérieux. Plein de zones d’ombres se disséminent tout au long de notre lecture et notre envie de découvrir le fin mot de l’histoire n’est assouvie qu’une fois la dernière page tournée. Si j’ai fini par me douter de certains retournements de situation, cela n’a pas gâché les émotions qui m’ont traversée pendant cette lecture. J’étais investie et transportée dans cette histoire futuriste. Elle nous amène à réfléchir, à se poser des questions et à prolonger notre réflexion sur certains sujets. Les personnages ne ressemblent pas à ce qu’on a l’habitude de voir. Les relations amoureuses sont peu nombreuses, moins clichées et prennent moins de place que dans d’autres romans du même genre. Les protagonistes font des choix et osent des choses qui nous surprennent. 

Par bien des aspects, Ceux qu’il nous faut retrouver est un ovni dans le champ éditorial contemporain, une lecture qui change de nos habitudes (en tout cas des miennes), un voyage littéraire instructif et intéressant. Je suis contente d’avoir persévéré dans ma lecture pour découvrir le fin mot de cette histoire. J'espère que d'autres romans de l'autrice seront traduits à l'avenir (Descendant of the Crane par exemple ... Lumen, si vous achetez les droits, vous aurez ma reconnaissance éternelle).

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