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mardi 27 décembre 2022

Bienvenue à Lafayette


Autrice :
 Océane Ghanem.

Edition : Hugo & Cie (New Romance). 

Parution : 2022.

Genre : Romance.

Nombre de pages : 469.

Radar à diversité : personnage secondaire bisexuel.

Avertissement de contenu : sexisme, revenge porn, harcèlement.

Synopsis : Étudiante en sciences politiques, héritière d'un empire pétrolier impliqué dans un énorme scandale qui a secoué Bâton-Rouge, Ornella Sinclair est obligée de fuir sa ville natale pour intégrer en cours d'année l'université de Lafayettte. Par crainte de finir à la rue, elle écume les petites annonces et les journaux à la recherche d'un appartement. Lorsqu'elle parvient enfin à trouver une colocation à deux pas du campus, elle ne se doute pas une seule seconde qu'elle va débarquer au beau milieu d'un repaire de mâles sublimes, mais excentriques, qui portent uniquement des shorts de sport, enchaînent les soirées et mangent leurs céréales directement dans le carton. Entre Camille, le musicien à vif et hyperactif, Andreas, le muet aux doigts de fée, et Ocean, le militant écologiste épris de liberté, Ornella ne sait plus où donner de la tête... Et Ocean a un gros défaut : il est beaucoup trop attirant, en plus d'être prodigieusement agaçant. Et depuis qu'elle a posé ses valises dans la chambre située en face de la sienne, elle sait que son passé, d'une façon d'une autre, finira par la rattraper.

Avis : S’il y a bien une romance dont j’entends du bien depuis des mois et des mois, c’est bien Bienvenue à Lafayette ! Intriguée, j’ai sauté sur l’occasion de le découvrir. Je remercie Netgalley et les éditions Hugo pour cette lecture qui, malheureusement, ne m’a pas autant plu que je l’aurais souhaité.

On fait la connaissance de Ornella Sinclair, l’héritière d’un empire pétrolier qui s’est retrouvée dans un scandale qui a poussé sa famille à la renier. Elle s’enfuit de sa ville natale pour intégrer l’université Lafayette. Sans le sou et sans domicile fixe, elle cherche désespérément un emploi et un logement … C’est ce qui va la conduire à la colocation proposée par Ocean, en compagnie d’Andrea et de Camille. Ornella accepte joyeusement cette colocation qu’elle pense être exclusivement féminine. Mauvaise surprise : elle se retrouve entourée d’hommes. Ornella, qui était bien déterminée à fuir toute personne de sexe masculin, est bien embêtée. N’ayant pas d’autre choix, elle est contrainte d’accepter cette solution en attendant de chercher ailleurs. Au fil des jours, le quotidien s’installe et les relations se nouent. Si c’est délicat avec Camille, le garçon exubérant et extraverti, cela se passe nettement avec Andrea, ce garçon muet si sensible et amoureux des plantes.

J’ai adoré le personnage d’Andrea, au point que j’aurais mille fois préféré que la romance se passe entre lui et Ornella. Il m’a semblé être un personnage bien plus intéressant qu’Océan, ce bad boy tombeur qui correspond à tous les clichés des romances … La seule caractéristique qui le distingue des autres héros, c’est sa passion pour l’écologie et son engagement militant. Malheureusement, ce point se révèle bien trop en surface pour être réellement appréciable et cela n’arrange pas tout en ce qui concerne le personnage d’Ocean. Ce dernier s’avère insupportable, tant et si bien que j’ai du mal à voir ce qui fait son charme auprès des lecteurs et des lectrices. Sous prétexte qu’il a été abandonné par ses parents, partis sauver le monde, il fait du mal à autrui (notamment détruire la voiture d’Ornella, c’est exactement ce qu’il dit). Il a un comportement immature et très désagréable. Quand le jeune homme est agacé de voir Ornella dans les bras d’Andrea, il ne trouve rien de mieux à faire que de rabaisser son ami devant leur nouvelle colocataire (et il sait qu’Andrea aime Ornella) sur un sujet sensible. Suite à cela, Océan enlève la fleur qu’Andrea a donné à Ornella, avant de l’écraser sous son pied sans demander l’avis de celle qui la portait jusqu’à présent. Evidemment, Ornella n’a rien dit. Je trouve ça dérangeant que les héros de romance aient le droit de tout faire sous prétexte qu’ils sont beaux et ont un passé compliqué, sans jamais être remis en cause par les héroïnes. Alors qu’Ornella est dépeinte comme une femme de caractère, ce que j’ai du mal à croire quand je lis ce genre de passage où elle laisse Océan faire ce qu’il veut sans rien dire et sans lui en tenir rigueur. J’ai eu du mal à trouver Océan attirant d’une quelconque façon et à apprécier la romance qui s’installe entre eux …

En dehors du héros, il y a eu plusieurs éléments qui m’ont dérangée pendant ma lecture. Il y a beaucoup d’allusions sexuelles très appuyées, au point que cela rend le récit lourd et agaçant. Il y a notamment énormément d’allusions à la taille des sexes des membres de la colocation, surtout Océan … Des remarques d’une immaturité sans nom, on sait que les personnages ont un peu plus de 18 ans, mais ils ne sont pas des adolescents non plus. C’est censé être drôle mais ça ne l’est pas du tout, au contraire … C’est traité avec humour teinté de sérieux, comme si ce détail avait réellement de l’importance et ce n’est pas dénoncé dans la narration, ce que je trouve dommage (cela aurait été appréciable que ce sujet soit abordé dans une romance !). Ornella est également vue comme une “meuf à baiser” par les colocataires, comme si les hommes étaient incapables de voir les femmes autrement qu’en objet de désir, comme s’ils ne pouvaient pas lier d’amitié. Pourtant c’est ce qui va arriver mais je n’ai pas apprécié la façon dont Ornella est perçue par ses colocataires … avant tout, comme une personne sexualisée. De plus, je n’ai pas apprécié la description d’un personnage noir qui survient au cours du récit … le passage m’a mis franchement mal à l’aise. De plus, la narration normalise presque certains comportements, notamment Camille qui se montre bien trop tactile avec Ornella alors que celle-ci lui a demandé à plusieurs reprises de s'éloigner d'elle. Ce n'est pas dénoncé à sa juste mesure, selon moi.

Pour terminer, j’évoquerais la raison pour laquelle Ornella ne juge pas Andrea attirant. Tout simplement parce qu’il est “gentil” et “paisible”. Sous prétexte qu’un homme est sensible, gentil et paisible, il ne doit pas être attirant ? Et que seuls les hommes comme Océan, des types incapables de gérer leurs émotions, de respecter les limites et d’être respectueux, peuvent être attractifs ? Mais non enfin ! Ce n’est pas du tout le genre de message que je veux retrouver dans les romances aujourd’hui.

Pour toutes les raisons énoncées ci-dessus, je n’ai pas eu le coeur de poursuivre ma lecture. Si l’autrice écrit un jour sur le personnage d’Andrea, je serais curieuse de découvrir son histoire. En attendant, Bienvenue à Lafayette ne m’a pas convaincue outre mesure. Si vous êtes curieux de lire cette histoire, n’hésitez pas à le faire, elle a été grandement appréciée par d’autres lecteurs et lectrices, alors pourquoi pas vous ? Cela a été un échec cuisant de mon côté, mais ce sera peut-être différent pour vous. 

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