Auteur·ice·s : Joan He.
Edition : Lumen.
Parution : 2023.
Genre : Fantasy.
Radar à diversité : cast de personnages chinois, personnage secondaire lesbien.
Synopsis : Dix ans En l’an 414 de la dynastie Xin, le chaos règne dans un royaume divisé. Au nord, une impératrice fantoche qui n’est encore qu’une enfant, manipulée par une régente sans pitié du nom de Miasma. Au sud, une jeune reine prête à tout pour venger la mort de sa sœur aînée. Au milieu, Xin Ren, seigneuresse sans terre pourtant aimée de tout un peuple – la plus idéaliste, la seule qui reste vraiment loyale à l’empire. Mais, dans un conflit impitoyable où tous les coups sont permis, la droiture de la jeune cheffe de guerre risque bien de coûter la vie à tous ses partisans.
Leur seul rempart dans la tempête, c’est Zéphyr, l’une des plus fines stratèges du pays… La jeune fille se retrouve d’ailleurs contrainte, pour éviter un massacre, de passer à l’ennemi au moins en apparence. Elle fait la rencontre de l’énigmatique Choucas, l’un des tacticiens de la régente… Un adversaire à sa hauteur, enfin ! Saura-t-elle changer le cours entier d’une guerre en faisant des miracles pour parvenir à le manipuler ?
Car, de toutes parts, la jeune stratège est entourée d’ennemis – et tous ne sont pas humains ! Duels magiques à la cithare, amours contrariées par des allégeances contraires et amitié à la vie à la mort entre sœurs d’armes…
Avis : En commençant ce roman, tout ce que je savais, c’était que j’allais embarquer dans une fantasy chinoise écrite par l’autrice de Ceux qu’il nous faut retrouver. Si j’étais curieuse de découvrir son autre roman de fantasy, Descendant of the Crane, je suis ravie d’avoir pu découvrir son nouveau roman, La joueuse de cithare ! J’ignorais qu’il s’agissait d’une réécriture de l’histoire des Trois Royaumes (une réécriture féministe avec pour intention de mettre les femmes en avant, contrairement au rôle qui leur était donné dans l'oeuvre originelle), cela a ajouté une profondeur et une saveur particulières au récit. Je remercie énormément les éditions Lumen et Netgalley pour cette lecture. Il faut se rendre à l’évidence : j’apprécie toujours autant le travail de l’autrice ! La joueuse de cithare s’est révélée être une bonne lecture que je vous conseille chaleureusement.
La particularité de ce roman, c’est qu’on a l’impression d’entamer notre lecture au mauvais moment. Je m’explique : on a le sentiment de démarrer la lecture une fois que l’histoire a véritablement commencé. On fait la rencontre de Zéphyr, stratège de Xin Ren, seigneuresse sans terre qui souhaite sauver l’impératrice de l’influence de sa régente, la terrible Miasma, qui règne d’une main de maître sur un empire divisé. Lorsqu’on découvre l’histoire de Zéphyr, celle-ci a déjà rallié le camp de Xin Ren depuis un certain temps. Habituellement, dans ce genre d’histoire, on suit la naissance du héros jusqu’à sa rencontre avec ses alliés et on lit tout son cheminement. Ce n’est pas le cas ici. Si j’ai été un peu déroutée au début, j’ai rapidement pris mes marques et j’ai savouré ma lecture.
J’aime beaucoup la plume de l’autrice. Fluide et prenante, avec un vocabulaire riche et des descriptions efficaces. On est embarqué dans les aventures de Zéphyr et son entourage avec une facilité déconcertante. J’ai grandement apprécié l’héroïne qui peut paraître froide et impitoyable, mais c’est justement cet aspect de sa personnalité qui m’a fait l’apprécier. J’ai un faible pour les personnages froids, intelligents et calculateurs mais qui sont profondément humains. C’est le cas de Zéphyr. Elle a un but et usera de tout ce qu’il faut pour parvenir à ses fins, mais elle sait faire preuve de bienveillance, de compassion et d’humanité. Les personnages secondaires sont plaisants, même si j’ai été frustrée de ne pas les voir davantage et de les connaître encore mieux. L'idée des soeurs d'arme m'a charmée. Le fait que les personnages féminins détiennent autant de place et de pouvoir m'a immensément plu. Cela change tellement de toutes les histoires que j'ai pu lire plus jeune.
L’histoire regorge de partis pris étonnants. Si je connaissais les Trois Royaumes de nom, j’en ignorais les tenants et aboutissants. Tant et si bien que j’ai pu profiter de La Joueuse de Cithare sans anticiper les événements. L’autrice m’a surpris plus d’une fois, ce qui m’arrive rarement. J’ai été impressionnée par ses choix, même si la tournure de certains événements ne m’a pas plu autant que je l’aurais souhaité. Toutefois, les retournements de situation sont nombreux, jusqu’aux dernières pages. Si j’avais deviné certains éléments, Joan He m’a prouvé qu’elle pouvait me réserver bien des surprises.
J’ai été emportée dans La Joueuse de Cithare et j’en suis sortie ravie, charmée par cette histoire ingénieuse, surprenante et atypique, se déroulant dans un univers inspiré de la culture chinoise - ce qui est encore trop rare sur nos étagères livresques francophones. Je suis sincèrement heureuse que Lumen publie les ouvrages d’une autrice comme Joan He (Qui sait, on pourrait avoir Descendant of the Crane bientôt … s’il vous plaît ?). En tout cas, si vous êtes curieux de découvrir ce roman, n’hésitez plus !
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