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mercredi 19 avril 2023

Persona, tome 1 : La Capitale de Lumière


Auteur
·ice·s : Ielenna.

Edition : Hachette. 

Parution : 2023.

Genre : Fantasy.

Nombre de pages : 224.

Radar à diversité : personnage principal non-binaire et aromantique/asexuel, personnage secondaire autiste.

Avertissement de contenu : relations familiales toxiques, violence, discrimination, oppression, système patriarcal, morts, blessures.

Synopsis : Dans le monde de Lux, ceux qui ont été touchés par la Lumière développent des Dons singuliers. Mais à Faos, capitale resplendissante du Royaume d’Argent, les jeunes gens qui possèdent ces pouvoirs hors du commun sont craints, méprisés. Dès leur enfance, ils sont enfermés dans des Officia, où leur Don devient une marchandise comme une autre mise au service du plus offrant. À leurs dix-huit ans, un choix s’offre à eux : se marier et abandonner leur Don, ou rejoindre le Culte de la Lumière. À quelques mois de son dilemme, Andrea refuse ces deux options. Son Don de Persona lui permet de créer des masques et de changer d’apparence comme bon lui semble. En quête de sa propre identité et de ses souhaits pour l’avenir, Andrea veille sur les enfants de l’Officium qui l'héberge depuis l'enfance, en particulier sur la malicieuse petite Pax, dont le Don peine à se manifester. Jusqu’au jour où une riche cliente l’embauche, ainsi que deux de ses amis, pour une mission qui changera le cours de sa vie et le destin de Faos : kidnapper le mystérieux fiancé de la princesse Éloïse la veille du mariage royal…

Avis : Je connais Ielenna depuis de nombreuses années maintenant, à travers son travail en auto-édition avec Les Fleurs d’Opale. Je n’avais guère apprécié le premier tome de sa série mais j’étais curieuse de découvrir une autre série de sa plume. J’ai été convaincue par les avis dithyrambiques au sujet de Persona et le fait que ce soit une fantasy qui se déroule dans un univers inspiré de l’Antiquité. Je remercie les éditions Hachette et Babelio qui m’ont proposé de recevoir l’ouvrage dans le cadre d’une opération de Masse critique privilégiée. Hélas, le résultat ne m’a pas autant plu que je l’espérais.

Le gros point positif de Persona c’est son univers. L’autrice distille de nombreux éléments qui rendent l’univers intéressant à découvrir (la religion, les spécificités de chaque contrée …). Je dois dire que le cadre de l’histoire change radicalement de ce que j’ai l’habitude de lire : une citée resplendissante, une merveille aux yeux de tous. Par ailleurs, j’ai peu lu d’ouvrages de fantasy qui se déroulent dans une période inspirée de l’Antiquité (le dernier en date est l’Empire des Femmes, de Cassandre Lambert), ce qui m’a plu dès le début de ma lecture.

J’ai également apprécié certains aspects des personnages. Andréa, le protagoniste principal, est quelqu’un qui se définit comme asexuel/aromantique et non-binaire. Les réflexions autour de son pouvoir, le fait qu’il puisse changer de visage et de personnalité, et l’impact que cela a sur son identité, étaient très intéressantes. J’ai aimé voir Thisbé se confronter à ses préjugés, être persuadée que le mariage est sa seule porte de sortie, à défaut de mieux, et changer d’avis ; ou encore Evander qui ne souhaite qu’une chose, trouver quelqu’un à aimer et fonder une famille (ce qui est assez rare concernant un personnage masculin). J’ai énormément aimé le traitement du personnage d’Isidore, qui est autiste (ce qui est extrêmement rare en fantasy) et qui a une histoire des plus intéressantes. 

Toutefois, les éléments cités ci-dessus n’ont pas suffi à me faire complètement adhérer au récit. On reste en surface concernant les personnages. Je n’ai réussi à m’attacher à aucun d’entre eux. La relation entre Andréa et Pax, qui se veut être attendrissante et forte, m’a laissée parfaitement indifférente. Je ne me suis attachée à aucun d’entre eux, ce qui fait que je n’étais pas particulièrement intéressée par ce que je lisais, ce qui n’est pas aidé par le rythme de l’histoire qui est très lent. Ce n’est pas dérangeant en soi, mais si on combine cet aspect avec le manque d’attachement aux personnages … On obtient un résultat peu convaincant. 

Les avis ultra positifs ont fait que je m’attendais à être complètement transportée dans cet univers et être conquise par les personnages. Malheureusement rien n’a rempli ses promesses. Les révélations ne m’ont nullement surprise. Certains virages de l’intrigue m’ont laissée perplexe : l’intrigue s’accélère dans les dernières pages, et certaines quêtes prennent le pas sur l’intrigue principale, devenant très importantes, alors que cela a été à peine effleuré depuis le début de la lecture …

Si j’ai apprécié de nombreux messages que fait passer l’autrice, sur la tolérance, l’amour (et l’importance de l’amour dans toute sa globalité, qu’on a tendance à placer l’amour romantique sur un piédestal, en omettant complètement les autres formes de l’amour), sur la différence, l’identité, la bienveillance et la compréhension des autres, j’ai moins apprécié le ton que prenait parfois l’histoire. La plume a une tonalité presque naïve. Par exemple, un personnage qui est connu pour être très mystérieux sur son passé, au point de ne pas en avoir parlé à ses deux meilleurs amis qu’il considère comme sa famille, mais qui décide de se livrer à une inconnue … On essaie de justifier ça avec de bons sentiments mais à titre personnel, cela ne me paraît pas cohérent. Je n’ai pas non plus compris l’utilisation du prénom “il/lui” pour parler d’Andréa alors qu’il se définit comme ni homme, ni femme. Je sais que certaines personnes concernées n’utilisent pas forcément de prénoms neutres, mais j’aurais aimé une explication sur ça. 

Si j’ai l’occasion de lire la suite, je ne sais pas encore si je la lirais. L’aventure ne m’a pas suffisamment plu et embarquée pour que je sois certaine de lire la suite. Toujours est-il que je vous encourage à découvrir cette histoire qui saura peut-être conquérir votre coeur.

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