Eleanara: Icebreaker

Auteur·ice·s : Hannah Grace.

Edition : BMR.

Parution : 2023.

Genre : Romance.

Nombre de pages : 500.

Radar à diversité : personnage secondaire en fauteuil roulant, personnage secondaire algérien.

Avertissement de contenu : abus de consentement.

Synopsis : Patineuse artistique star de l'équipe de Maple Hills, Anastasia Allen vit pour gagner. Son emploi du temps plus chargé que celui d’un ministre ne tourne qu’autour de son sport, laissant peu de place à l’imprévu.

Nathan Hawkins, lui, n'a jamais rencontré de problème qu'il ne pouvait pas résoudre. Et en tant que capitaine de l’équipe de hockey, il sait que sa responsabilité est de maintenir l’équipe soudée.

Ils ne s’étaient jamais croisés, mais lorsque la patinoire pour le hockey est détruite à la suite d’un malentendu, les deux équipes doivent s’adapter pour partager une seule et même patinoire. Stassie est plus qu’énervée contre cette équipe de hockey qui dérange son planning, mais surtout contre Nate, le capitaine aux larges épaules et au sourire facile en qui elle n’a aucune confiance. A l’inverse, Nate est immédiatement charmé par la furie qui le foudroie du regard à chaque occasion. Mais qu’importe, Stassie est immune au charme des hockeyeurs. N’est-ce pas ?

Avis : Depuis le temps que j'entends parler de cette romance ! J'étais super enthousiaste à l'annonce de sa traduction chez BMR et impatiente à l'idée de le découvrir. C'est pourquoi, j'étais contente de recevoir Icebreaker en service presse par l'intermédiaire de Netgalley. Je remercie les éditions BMR et Netgalley pour cette lecture !

L'idée de base était des plus plaisantes : une patineuse artistique qui rêve de faire les JO et un joueur de hockey qui vont développer une relation ennemies-to-lovers, avec la trope de grumpy/sunshine en supplément ? Le pitch vendait du rêve. En ce qui me concerne, je reconnais qu'au vu des nombreux avis dithyrambiques que j'ai vu circuler sur internet, c'est une déception.

La lecture avait très bien commencé. Les deux personnages principaux avaient des côtés attachants sans être parfaits : Anastasia est une maniaque de l'organisation, une ambitieuse qui se donne les moyens de réussir à tout prix et j'adore ce genre de caractère chez les protagonistes féminines. Elle est également très libérée sexuellement parlant et ça fait plaisir de rencontrer une héroïne pareille, ça change et c'est positif ! Par ailleurs, il est fait mention plusieurs fois qu'Anastasia suit une thérapie depuis de nombreuses années et elle applique les consignes qu'elle apprend là-bas au niveau de la communication. Je n'ai jamais lu quelque chose de similaire et je trouve ça génial que ce soit abordé. Je commençais également à apprécier Nathan pour son amour envers ses coéquipiers, sa loyauté, sa dévotion à l'équipe. J'étais même agréablement surprise par la relation qui se tissait en arrière plan, celle de Robby et de Brin, qui était très mignonne d'après les passages qu'on avait droit sur eux. En parlant de Robby, j'ai beaucoup aimé le fait qu'on ait une romance secondaire avec un homme en fauteuil roulant, sans que la narration accentue sur cet aspect et que ce soit maladroit. Malheureusement, la lecture s'est gâtée lorsque les deux protagonistes se sont rapprochés ...

Certes, leur relation est avant tout basée sur une attraction physique. On le sait, c'est très clair dans le texte : les deux personnages sont attirés l'un par l'autre et ne sont nullement attachés à la personne en elle-même (sauf du côté de Nathan, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi ...). Leurs sentiments/impressions l'un de l'autre manquent cruellement de naturel et de crédibilité (Nathan dit qu'Anastasia est la première à lui faire ressentir ça, alors que ... ils se connaissent pas ?).

Si j'ai apprécié le fait que Nathan apporte un réel intérêt au consentement durant ses rapports physiques avec Anastasia, j'ai vite déchanté en réalisant que ça ne se manifestait pas à toutes les strates de sa vie. En parcourant les commentaires sur Icebreaker, beaucoup de critiques positives pointaient du doigt le fait qu'elles avaient adoré que Nathan se soucie autant du consentement et qu'il soit aussi sain.

Pour rappel, c'est un type qui est attiré par les femmes qui lui disent non/ne sont pas attirées par lui (c'est dit dès le début, déjà je trouve ça cringe) mais en plus, on apprend que c'est le genre de garçon à insister lourdement, encore et encore, malgré de nombreux refus et le fait que la principale intéressée lui a clairement fait comprendre que ce ne serait pas possible. Si ce n'est pas un problème de consentement, je ne sais pas ce que c'est. On ne doit pas seulement s'intéresser au consentement pendant les scènes de sexe, cela doit se faire à tous les niveaux et cela inclut le fait de ne pas insister quand quelqu'un nous dit non. Donc Nathan, désolée, tu n'es pas un bon gars ni un gars sain.

Je n'ai pas compris non plus pourquoi, pendant une scène, il refuse de coucher avec Anastasia sous prétexte qu'elle a bu (jusque-là, c'est bien), mais ça ne lui posait pas de problème de la toucher jusqu'à la jouissance quelques pages avant. C'est totalement contradictoire, pourtant c'est valorisé dans la narration comme si c'était bien. Bah non ? Si l'acte en lui-même n'était pas possible parce qu'elle était ivre, la toucher dans un but sexuel ne devrait également pas être possible. Dans les deux cas, c'est du sexe et l'un n'est pas plus important que l'autre. Ca renvoie encore un message comme quoi seul compte l'acte rentre-dedans et pas tout ce qui a trait à la sexualité. Et en 2023, on n'aime pas ce genre de message.
En plus, on apprend ensuite que ce n'était pas du tout pour respecter son consentement, mais pour se venger, par jalousie. Bravo.

En parlant de cette fameuse scène, celle-ci a été critiquée pour son caractère problématique (pour rappel, commettre des actes sexuels en public c'est enfreindre la loi). J'ai été avertie donc j'attendais de la lire pour me faire mon propre avis et... j'ai trouvé ça un peu gênant. Pour ne rien arranger les choses, je n'aime pas la façon dont Hannah Grace écrit ses scènes spicy. J'ai rarement lu une scène aussi peu crédible, exagérée et irréaliste dans une romance ... Les deux héros font des choses peu catholiques à côté de leurs amis ébréchés. Pour justifier ça, l'autrice indique que la musique est forte et que les amis sont sous l'emprise de l'alcool et ne font pas attention aux personnages. Donc cela justifie totalement le fait qu'Anastasia hurle au moment de l'orgasme (bonjour la crédibilité et le respect pour les autres, Anastasia) mais bon, ça va, Nathan lui a mis une main sur la bouche pour étouffer son cri ... Sauf que j'ai du mal à croire que les autres ne l'entendent pas, et que le chauffeur non plus. Tout ceci, ainsi que d'autres éléments que je n'ai pas cité, ont fait que je suis sortie de ma lecture et que j'ai eu du mal à reprendre le fil.