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lundi 21 août 2023

Love on the brain


Auteur
·ice·s : Ali Hazelwood.

Edition : Hauteville.

Parution : 2023.

Genre : Romance.

Nombre de pages : 448.

Radar à diversité :
 couple F/F secondaire.

Avertissement de contenu : rupture, tromperie, deuil, violence, tentative de meurtre.

Synopsis : Comme une Jedi vengeresse aux cheveux violets rétablissant l'équilibre dans un univers d'hommes, Bee Königswasser vit selon une règle simple : Que ferait Marie Curie ? Si la NASA lui proposait de diriger un projet de neuro-ingénierie, Marie accepterait sans hésitation ! Mouais. Mais la mère de la physique moderne n'a jamais eu à co-diriger avec Levi Ward... son ennemi juré de fac. Séduisant et ténébreux (évidemment). Qui s'est toujours tenu à des années-lumière de distance d'elle. Pourtant, peu après son arrivée à Houston, Bee jurerait voir Levi s'adoucir pour devenir un allié... tout en la dévorant de ses yeux verts. Tous les neurones de Bee sont en ébullition ! Lorsqu'elle doit vraiment passer à l'action et mettre son coeur en jeu, seule une question compte : Que fera Bee Königswasser ?

Avis : Cela fait des années à présent que j'entends parler des romances de Ali Hazelwood. Ma curiosité a eu le temps de grandir, c'est pourquoi l'annonce de sa traduction par les éditions Hauteville m'a fait sauter de joie ! J'ai eu l'occasion de le lire dans le cadre d'une lecture commune et c'était une expérience très chouette à partager. J'étais heureuse de découvrir ces romances qui ont suscité tant d'intérêt et de passion et je ne suis pas déçue. Malgré quelques défauts, Love on the brain est une romance pétillante, bienveillante, saine qui nous met des papillons dans le ventre et le sourire aux lèvres (je veux un Levi dans ma vie, c'est dit).

Une chose est certaine : la relation entre Levi et Bee n'a pas démarré sous les meilleurs auspices. Levi était un colosse taciturne, grand, maussade et sombre lors de leur première rencontre. Bee a rencontré un garçon secret, introverti, réservé qui gardait ses distances avec les personnes qui l'entouraient. Bee est une jeune femme qu'on peut qualifier de sympathique avec autrui, drôle et sociable qui, d'abord déconcertée par le tempérament de Levi, a essayé malgré tout d'entretenir de bonnes relations avec lui puisqu'ils étaient amenés à se côtoyer au laboratoire de l'université dans lequel ils travaillaient tous les deux. Si Levi se comportait d'une façon polie et aimable avec les autres, il réservait un traitement particulier à Bee. Il l'évitait soigneusement et ne lui adressait pas la parole, ce qui a amené Bee à déduire qu'il ne l'appréciait pas, voire qu'il la méprisait. Une haine que la jeune scientifique ne comprenait pas. De fil en aiguille, elle a fini par le haïr en retour.

Telle une Jedi vengeresse aux cheveux violets rétablissant l'équilibre dans un univers d'hommes, Bee Königswasser régit sa vie selon une règle simple : Que ferait Marie Curie ? Son obsession pour Marie Curie est une excentricité hilarante qui rend Bee d'autant plus attachante et la distingue du lot. C'est ainsi qu'avant de faire quoique ce soit, elle se demande ce que Madame Curie ferait à sa place. Elle en fait mention à la moindre occasion et compare des faits historiques avec l'époque actuelle pour mettre en lumière certains éléments de notre sociétéNaturellement, elle en vient à se demander si Marie accepterait de diriger un projet de neuro-ingénierie proposé par la NASA ? Évidemment ! Alors pourquoi Bee hésiterait une seule seconde ? Seulement, Bee n'est pas convaincue parce que Marie Carie n'a jamais eu à co-diriger un projet avec Levi Ward ... qui n'est autre que son ennemi juré de fac qui s'est toujours montré désagréable avec elle. Après quelques hésitations, Bee finit par accepter ce projet qui représente une aubaine pour sa carrière qui stagne depuis quelques temps.

Ce n'était pas la présence de Levi, qui a toujours pris le soin de se tenir à des années-lumière d'elle, qui allait la contraindre à refuser cette incroyable opportunité. Elle a beau le considérer comme son grand rival, elle se sent capable de mener à bien cette mission. Pleine d'appréhension, elle rejoint la NASA. Peu de temps après son arrivée, elle a la surprise de constater que Levi, toujours aussi séduisant et ténébreux qu'à l'époque, s'est adouci. Il pourrait devenir un allié dans les couloirs de la NASA qui lui réserve bien des surprises ... tout en étant dévorée du regard par Levi Ward. Tous les neurones de Bee sont en ébullition ! Lorsque vient l'heure d'agir et de mettre son coeur en jeu, une seule question revêt de l'importance : Que fera Bee Königswasser ?

La narration est fluide et efficace. Elle nous entraîne dans l'univers scientifique avec une grande facilité. Je craignais d'être insensible à cet univers qui m'est étranger mais il n'en est rien. Au contraire, j'ai adoré cet aspect de l'histoire qui apportait un véritable plus à la romance ! On découvre un univers qu'on connait peu à travers les yeux de Bee et c'était à la fois intéressant et hilarant. L'autrice, par l'intermédiaire du personnage de Bee, nous fait part du sexisme régnant dans le milieu. C'est un aspect pondérant du récit qui va avoir son importance tout au long du roman et c'est un élément que j'ai tout simplement adoré. J'ai été plus d'une fois agréablement surprise par les ingrédients féministes qu'a saupoudré Ali Hazelwood. Le concept de référence saucisse est incroyable et si véridique.

On s'attendrit rapidement face à l'excentricité de Bee et on découvre son passé, marqué par la rupture avec son ex et la relation qu'elle entretenait avec Levi à la fac. Pétillante, sarcastique et rafraichissante, Bee nous est tout de suite sympathique. Plusieurs points communs me l'ont rendue attachante au début du récit : elle adore les chats et Star Wars. J'étais obligée de l'apprécier ! Elle n'a pas froid aux yeux, elle est ambitieuse et déterminée, tout en gardant une grande part de sensibilité et de vulnérabilité. Elle fait face aux inégalités hommes/femmes dans son domaine en s'efforçant de faire de son mieux. C'est ce qui la conduit à créer un Twitter anonyme qui parle du sexisme dominant dans le domaine scientifique. Ce compte est devenu viral rapidement et Bee est ravie d'apporter sa contribution. Son côté engagé et militant m'a énormément plu.

Levi nous est présenté comme un personnage désagréable, réservé et égocentrique. Bee, incapable d'expliquer cette haine incensée, a fini par déduire que l'antipathie à son égard est juste "physique". Aux premiers abords taciturne et agacé par la présence de Bee, il a évolué depuis leur dernière rencontre et se montre bien plus sociable qu'auparavant avec ses collègues scientifiques. Il est devenu un chef respecté et admiré par son équipe. Si bien qu'on s'interroge sur son comportement ... S'agirait-il seulement d'un malentendu ?

Les tropes sont tout ce qu'il y a de plus commun : ennemies to loversmiscommunication ... Pour autant, le scénario se distingue par le domaine de la recherche dans lequel les personnages évoluent. Je crois n'avoir jamais lu de romance se déroulant dans le milieu scientifique ! A ce propos, Ali Hazelwood choisit des titres de chapitres en fonction des parties du cerveau qui correspondent à une émotion, des injonctions ou autres expressions. Ce mélange entre science et écriture était brillant selon moi. J'ai aimé tout ce que l'autrice a cherché à dénoncer, notamment l'injustice que représente le recrutement des futur.e.s doctorant.e.s à partir d'un examen précis obsolète et discriminant.

Bee et Levi sont deux personnages attachants, bien construits et intéressants à suivre. La narration est addictive au possible, les pages défilent toutes seules et on a hâte de voir leur relation évoluer.

Plusieurs éléments m'ont gênée au cours de ma lecture. Premièrement, je n'ai pas cru un seul instant au quiproquo qui obscurcit la relation entre nos deux héros. Je sentais que l'entêtement et l'aveuglement de Bee concernant Levi servait les besoins du scénario. Elle ne l'écoute jamais et continue de croire dur comme fer à sa propre vision des choses ... Cela ne m'a pas du tout semblé naturel et crédible. Je levais les yeux au ciel et j'étais agacée de voir la miscommunication trope tissée avec des fils rouges sans aucune subtilité et crédibilité. On pourrait dire que c'est à cause du traumatisme qu'elle a subi à la fac ... mais ça me semblait trop gros et incompréhensible. Elle ne l'écoute jamais jusqu'au bout et l'interrompt, sans réellement prêter une oreille attentive à ce que lui raconte Levi, alors que ... Depuis le temps, elle voudrait l'entendre ! Tout ceci a détérioré l'appréciation que j'avais de son personnage, ce que j'ai trouvé dommage.

Par contre, j'ai eu un gros coup de coeur pour le personnage de LeviImparfait mais terriblement attachant. Il se montre adorable, gentil, respectueux, présent avec Bee. J'ai été conquise plus d'une fois par son comportement. Il respecte le consentement de Bee jusqu'au bout, il l'écoute et ne se montre jamais désagréable volontairement. Il se comporte maladroitement avec elle mais il a toujours de bonnes intentions. Bien qu'il soit intimidé, il ose parler ouvertement de ses sentiments et de ce qu'il ressent. Il s'intéresse à ce qui se passe autour de lui et il s'avère déconstruit sur pleins de sujets. Quand il fait des erreurs, il se remet en question et corrige le tir. Il est attendrissant, prévenant et patient avec Bee. La romance qu'ils développent ensemble est toute mignonne, bienveillante, saine, respectueuse, tout en étant sexy et pleine de tension. Ils en viennent à oublier le reste du monde (alors qu'il se passe des choses préoccupantes), ce qui parait peu crédible, mais on comprend l'obsession de Bee pour Levi (cet homme en hypnotiserait plus d'un.e). 

C'est ce qui explique pourquoi je n'avais aucune envie de lâcher le roman. Je n'ai pas respecté le rythme de la lecture commune et j'ai dévoré le dernier tiers ! Les personnages secondaires ne sont pas en reste, j'ai bien apprécié Rosco, l'assistante personnelle de Bee, avec ses anecdotes glauques à souhait. Un personnage drôle, décalé et atypique ! On a droit à un couple F/F secondaire absolument génial. Penny était également attendrissante et hilarante.

Je dois reconnaître que je n'ai pas apprécié la tournure qu'a pris l'intrigue à la toute fin. L'enchaînement des événements m'a semblé digne d'un mauvais cartoon, c'était plus ridicule qu'autre chose (même si cela nous a permis de voir Levi utiliser sa musculature pour autre chose que soulever Bee). Vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout été emballée par cet aspect du récit. L'enquête autour du chat imaginaire de Bee, par contre, m'a charmée et m'a bien fait rire !

La romance se révèle douce, mignonne et addictive. Elle nous fait vibrer, sourire et parfois rire. La romance universitaire nous séduit, malgré quelques défauts. Le fait qu'il soit rempli de thématiques importantes le rend d'autant plus intéressant à mes yeux (les inégalités hommes/femmes, le sexisme, le harcèlement en ligne, ...). On ne s'ennuie à aucun moment et on n'a aucune envie d'en sortir, on voudrait rester encore un peu aux côtés de Levi et de Bee. Ali Hazelwood sait parfaitement nous happer dans son récit et nous faire apprécier ses personnages à travers une romance saine et bienveillante, tout en abordant des sujets qui lui sont chers. A présent, je suis très curieuse de découvrir le célèbre The Love Hypothesis qui a construit la renommée de l'autrice, ainsi que ses autres romans (on espère une traduction prochaine chez les éditions Hauteville !).

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