Auteur·ice·s : Liv Stone.
Edition : BMR.
Parution : 2023.
Genre : Fantastique.
Radar à diversité : personnages secondaires gays.
Synopsis : Tout commence par un sortilège interdit, dont les répercussions pourraient changer à jamais le destin des trois sorcières qui l’ont lancé. Car les dieux du temps, offensés, cherchent vengeance…
Lorsque Pasiphaé se tourne vers une boussole d'amour pour trouver sa moitié, l’artefact enchanté la projette dans le passé, en pleine guerre de Troie ! Elle qui ose à peine regarder Phobos dans les yeux tant elle le craint se retrouve contrainte de lui accorder sa confiance, car le jeune dieu de la peur pourrait bien être son unique allié…
Pasiphaé doit mettre la main sur le Palladion, une relique mystique d’Athéna jalousement gardée par les Troyens, qui se trouve être également la clé de son retour dans le présent. Mais elle sait qu'elle doit se montrer prudente, car le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le cours de la guerre. Dans cette quête périlleuse, les enjeux s’intensifient lorsque Pasiphaé découvre qu'elle n'est pas indifférente aux charmes de l’ombrageux et effronté Phobos… et que la boussole d’amour, qui semblait initialement perdue, l’avait guidée sur le bon chemin.
Avis : Liv Stone inaugure son second cycle dans l’univers de Witch and God avec Le chant de Pasiphaé. A priori, nul besoin d’avoir lu le précédent cycle pour comprendre et apprécier la lecture de ce roman. Je le confirme, je n’ai pas lu les trois tomes précédents et cela ne m’a pas empêché de savourer cette romance. Toutefois, je rejoins les autres avis : c’est bien plus agréable de les avoir lu avant puisqu’on connaît mieux les personnages et on les apprécie davantage. En ce qui me concerne, Le chant de Pasiphaé s’est révélée être une belle surprise au point que je suis maintenant convaincue de vouloir lire les autres œuvres de Liv Stone dans le même univers. Je remercie les éditions BMR et Netgalley pour ce service-presse numérique qui m’a offert un très bon moment de lecture !
Suite à la défaite de Zeus et de ses adeptes, le peuple des sorcières pansent leurs plaies et s’efforcent de se reconstruire dans cette nouvelle vie. Athéna, Héra et Aphrodite s’occupent de l’Olympe pendant que Perséphone et Hadès veuillent sur les Enfers. De son côté, Pasiphaé se rétablit après la bataille de l’Olympe même si les souvenirs sont tenaces. Elle fait de son mieux pour retourner à sa vie de sorcière ordinaire tout en cachant un lourd secret … Depuis les événements cités plus haut, Méroé et Eros ont lancé une agence matrimoniale ouverte aux dieux et aux sorcières. Dans le cadre de cette inauguration, Méroé délivre une boussole enchantée à Pasiphaé qui a pour objectif de la guider vers l’une de ses âmes soeurs, une âme qui lui correspond. Quelle ne fut pas la surprise de Pasiphaé, en activant cette boussole après moult hésitations, de se retrouver en pleine guerre de Troie ! De fil en aiguille, la jeune femme se retrouve piégée entre deux camps et elle va devoir s’en sortir du mieux qu’elle peut.
Je ne suis guère adepte des retours dans le temps de manière générale et j’ai eu l’agréable surprise d’apprécier ce retournement de situation dans ce roman. Je ne m’y attendais pas particulièrement et cela a été une heureuse surprise. C’était agréable de retrouver des héros mythiques et de voir notre héroïne se démêler avec l’Histoire et sa propre histoire. C’était divertissant, crédible et plaisant à lire. Je me suis rapidement attaché à Pasiphaé, cette jeune femme discrète, déterminée, introvertie et bienveillante qui n’aspire qu’à la tranquillité en compagnie de livres et de chats. J’ai été très sensible à son personnage, ce qui fait que je me suis très vite immergée dans le récit. Si la romance avec Phobos est évidente et n’échappe pas à quelques clichés, elle reste très agréable, détruisant tous les préjugés que je pouvais avoir. Leur relation se développe petit à petit et les personnages sont suffisamment crédibles et attachants l’un l’autre pour éviter de tomber dans une relation irréaliste et mièvre. Pour autant, Pasiphaé a du mal à comprendre quand la boussole lui indique Phobos, le dieu de la peur, comme son âme soeur … quelqu’un qu’elle craint depuis toujours.
Il faut savoir que j’ai toujours eu une fascination pour Phobos et Déimos, alors l’idée de suivre une romance avec l’un ou l’autre de ces protagonistes me plaisait déjà. J’ai rapidement succombé au charme de Phobos, ce dieu de la peur qui, paradoxalement, n’aspire qu’au bonheur. A l’image de son frère et d’Ella, il souhaite trouver une personne qui l’aime et qu’il aimerait en retour, c’est pourquoi il a du mal à croire à l’idée de se rapprocher de Pasiphaé, une jeune femme qui ne sait pas cacher la peur qu’il lui inspire. Pasiphaé et Phobos vont se retrouver dans des aventures rocambolesques qui vont les amener à se rapprocher dans des circonstances exceptionnelles. J’ai beaucoup apprécié le personnage de Phobos. Le fait de le découvrir dans deux temporalités différentes rend son personnage d’autant plus complexe, profond et attachant. J’ai aimé les deux versions de lui-même et ce qu’on découvre sur lui. Je ne m’attendais pas à l’apprécier autant. Il se révèle très touchant au fil des pages.
L’univers est plutôt travaillé et intéressant, ce mélange de dieux et de sorcières fonctionne très bien. L’intrigue s’avère extrêmement plaisante à suivre, on ne s’ennuie pas une seconde et le récit devient rapidement addictif au possible. La romance est suffisamment travaillée pour nous éviter de grimacer devant la rapidité des événements. Si on n’évite pas quelques clichés, le traitement de la relation est fait avec subtilité, originalité et crédibilité. Par contre, cette fin, c’est criminel. Je m’attendais à certains retournements de situation, mais je n’avais pas anticipé que l’histoire se terminerait ainsi. Je ne souhaite qu’une chose : continuer l’histoire de Pasiphaé et Phobos et poursuivre les aventures dans l’univers de Witch and God !
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