La société très secrète des sorcières extraordinaires

Auteur·ice·s : Sangu Mandanna.

Edition : Lumen.

Parution : 2023.

Genre : Cosy fantasy.

Nombre de pages : 407.

Radar à diversité : personnage principale avec des origines indiennes, personnages secondaires gays, couple lesbien secondaire, personnages secondaires racisés.

Avertissement de contenu : décès, deuil.

Synopsis : Franchissez les portes de la Maison de Nulle Part et laissez-vous envoûter...

Mika Moon a toujours – enfin, presque toujours – respecté trois grandes règles. Cacher sa magie (dans les vidéos qu'elle poste en ligne, elle fait juste semblant d'être une sorcière). Faire profil bas (après tout, qu'est-ce que 14 000 abonnés ?). Et rester à l'écart des autres sorcières (sauf à l'occasion de leur sacro-sainte réunion trimestrielle). La jeune femme a donc pris l'habitude d'être seule et a même passé le plus clair de sa vie d'adulte à déménager en prenant garde de ne jamais s'attacher à qui que ce soit.

Un jour, pourtant, elle reçoit une intrigante offre d'emploi : devenir la professeure particulière de trois jeunes sorcières dans une mystérieuse propriété du Norfolk baptisée la Maison de Nulle Part. Et voilà qu'en un coup de baguette magique (et contre toutes les règles élémentaires de sorcellerie), elle se retrouve bientôt mêlée aux secrets de ses quatre hôtes, aussi excentriques qu'attentionnés. Parmi eux, Jamie, bibliothécaire irlandais grincheux mais contre toute attente attirant, est prêt à tout pour défendre ses trois petites protégées. Or, à ses yeux, la nouvelle venue est une menace – une menace incroyablement irritante...

Alors que Mika commence enfin à s'ouvrir aux autres, l'idée d'avoir trouvé une famille – une vraie –, et peut-être même plus, fait peu à peu son chemin dans son esprit. Mais la magie est imprévisible... et si toute cette histoire n'était qu'une bombe prête à exploser ?

Avis : Dire que j'étais excitée à l'idée de découvrir ce roman était le plus gros euphémisme du siècle. J'étais extatique à l'idée de le découvrir : un roman fantastique feel good ? avec des sorcières ? un bibliothécaire comme love interest ? une rom-com witchy ? Mais bon sang je signe immédiatement ! Qui plus est, La société très secrète des sorcières extraordinaires a été traduit par ma maison d'édition préférée, Lumen, ce qui a accentué ma joie. Je l'ai précommandé dans la foulée et aussitôt reçu, aussitôt lu (en lecture commune avec une amie).

Je l'avoue : je l'ai savouré comme un merveilleux chocolat chaud réconfortant (ce qui explique mon retard dans ma LC... oups). L'image ne pourrait pas être meilleure pour décrire ce bonbon rempli de douceur, de bienveillance et de cocooning.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Mika qui se révèle très vite attachante par bien des aspects. Son amour profond pour la magie se ressent à travers les lignes. Cela dit, si j'ai aimé le fait qu'elle soit créatrice de contenu, j'ai noté que cela disparait très vite dans le récit. Après la fameuse vidéo grâce à laquelle elle a été recrutée comme professeure particulière des trois jeunes sorcières habitant la Maison de Nulle Part, cet aspect de sa vie disparait brusquement. Pas de mention de ses fans, des réseaux sociaux, de ce qu'elle fait, de ce qu'elle ressent vis à vis de tout ça...

L'univers fantastique est original, peu développé, mais ce n'est pas gênant, dans la mesure où on lit avant tout l'histoire pour ses personnages plutôt que pour son système magique très fouillé. Cela dit, ça change des lectures habituelles, ça apporte un vent de fraicheur bienvenue et ça nous convient bien ainsi !

Pour ce qui est des habitants de la Maison de Nulle Part, je les ai tous adorés. La trope found family marche parfaitement dans ce récit. Que ce soit Ian, son mari, Lucie, les trois fillettes... Tous se révèlent attachants, drôles, loufoques et adorables. Ils forment une joyeuse famille qu'il nous plairait de rejoindre. Voir Mika s'intégrer petit à petit est un vrai bonheur en soi, on la regarde agir avec la tendresse et la bienveillance d'un parent aimant qui voit son enfant murir. Sa romance avec Jamie est adorable et on fond d'amour en les voyant apprendre à se connaître et s'apprécier de plus en plus. Leur romance est si bienveillante, c'était un plaisir. Je n'aurais pas été contre de lire plus de scènes entre eux (en même temps, je n'aurais pas dit non pour avoir plus de pages du roman entier...).

J'ai souri et ri plus d'une fois. C'était drôle, mignon, doux, tout ce dont j'avais besoin. On n'omet pas certains éléments difficiles liés à la vie des personnages mais l'ambiance reste légère et agréable. La plume ensorcelante de Sangu Mandanna nous charme et nous laisse supposer que son héroïne n'est pas la seule sorcière dans cette histoire... C'est une magicienne des mots qui les manie avec talent. J'ai été conquise par les messages sous-jacents tout au long de l'histoire (sur l'inclusivité du monde, notamment) et le panel inclusif qu'elle nous offre à travers ses personnages (un couple gay, un couple lesbien secondaire, des personnages racisés).

Néanmoins, cette lecture s'adresse plutôt aux adultes et non pas aux adolescents (ce qui est plutôt étonnant vu le catalogue de Lumen).

En résumé, une extraordinaire lecture automnale, dans un monde fantastique peuplé de sorcières et de magie saupoudrée d'or qui ensorcelle aussi bien les personnages que les lecteur.ice.s. A dévorer sans modération !