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mardi 12 décembre 2023

J'irai voler ton cœur à Noël


Auteur
·ice·s : Emily Blaine.

Edition : &H.

Parution : 2023.

Genre : Romance de Noël.

Nombre de pages : 252.

Radar à diversité :
 /

Avertissement de contenu : sexisme.

Synopsis : Les couleurs préférées de Margaux ? Le rouge, le vert et le blanc. Son activité fétiche ? Suspendre des guirlandes lumineuses partout dans son appartement. Quant à la saison qu’elle attend avec le plus d’excitation ? L’hiver, évidemment ! Depuis qu’elle a appris que le mariage de sa sœur chérie était prévu pour le lendemain de Noël, Margaux est aux anges. Notamment car elle a été missionnée pour organiser la cérémonie au côté d’Adam, le témoin canon de son futur beau-frère. Seul petit hic : ce dernier ne semble pas du tout intéressé par ses tentatives de rapprochement. Si Margaux veut attirer l’attention d’Adam et rester concentrée sur sa tâche en même temps, elle va devoir appeler Logan en renfort. Son meilleur ami de toujours – et hockeyeur préféré – est un charmeur-né en plus d’une tête brûlée. Avec son physique de sportif et son humour acéré, il fait fondre le cœur de toutes les filles qu’il croise. Il n’aura aucun mal à conseiller Margaux sur la façon la plus efficace de séduire Adam. À moins que, cette fois, il n’ait pas particulièrement envie de l’aider…

Elle est forgeuse d'os et lui forge-fer, mais ils vont devoir mettre leurs différends de côté, car un péril plus grand encore menace : une funeste alliance se prépare entre les vivants et les non-morts...

Avis : J’avais lu Dear you il y a quelques années maintenant, roman que j’avais détesté à l’époque, mais j’étais curieuse de découvrir un nouveau roman d’Emily Blaine (notamment parce qu’une de mes meilleures amies est une grande fan). C’est pourquoi, le résumé de J’irai voler ton cœur à Noël m’a attirée à plus d’un égard : une histoire avec deux meilleurs amis qui tombent amoureux ? en période de Noël ? Je dis oui ! Hélas, si j’ai relativement apprécié ma lecture, plusieurs points m’ont gênée.

Il faut savoir que j’apprécie de plus en plus la trope des « best friends to lovers », ce qui fait que le roman partait avec un gros avantage. Le premier chapitre mettant en scène l’héroïne, Margaux, m’a beaucoup plu et la lecture partait très bien...  d’autant plus quand on a un héros qui s’appelle Logan ! (fan de Veronica Mars ici, ça a réveillé un crush d’adolescence, donc je partais avec un à priori très positif). Malheureusement, le personnage de Logan ne m’a pas convaincue du tout ! Les choses se sont gâtées une fois qu’on est passé de son point de vue. On a un passage où un coéquipier de l’équipe de hockey de Logan demande à ce dernier l’autorisation pour sortir avec Margaux, ce qu’il accepte. Quelques pages plus loin, monsieur prétend n’avoir aucun souvenir des événements… ou ne pas avoir compris, ce qui m’a laissée très perplexe. Ensuite, le jeune homme ne trouve rien de mieux que de s’énerver et en venir aux mains avec son fameux coéquipier. Une réaction violente excessive digne des meilleurs héros toxiques des romances qu’on lisait plus jeune : en 2023, on n’aime pas ce genre de réaction chez un protagoniste masculin principal, il s’agirait d’aller consulter quelqu’un à ce sujet Logan, du haut de tes 28 ans quand même, il n’est jamais trop tard ! Et la façon dont c’est traité dans la narration m’a laissée encore plus sceptique : on essaye de considérer les événements d’un point de vue féministe mais ça ne prend pas vraiment et j’ai trouvé ça très maladroit. L’héroïne ressent un mélange de gêne et de fierté à l’idée que deux hommes se « battent pour elle »… mais… non ? Juste non ? On dirait que tous les hommes qui entourent Margaux la considèrent avant tout comme une femme, d’un point de vue sexuel, et c’est vraiment dommage.


Ce n’est pas la seule fois où Logan va avoir une réaction disproportionnée vis-à-vis des individus qui entourent Margaux. Il a une attitude qui se veut protectrice voire paternaliste, ce qui entre en contradiction avec ses paroles parfois.


Et les scènes de sexe… Je ne sais pas pourquoi, mais dans beaucoup (trop) de romances, on a droit à des sous-entendus lourds comme pas possible sur la taille de monsieur. Et c’est juste agaçant au possible : il serait temps de montrer que ça ne fait pas tout et qu’on arrête d’en faire une obsession. En plus, c’est toujours rattaché à une image hyper négative des autres conquêtes du protagoniste masculin (bah oui monsieur est un tombeur parce qu’il est trop beau mais les femmes avec qui il couche sont des poules écervelées, suivez la logique voyons). Vous savez pourquoi ? Parce que Margaux, notre héroïne, parle des « légendes » qui entourent la « monture » de monsieur. Non mais… Sérieusement ? Des légendes ? C’est ça l’image des femmes qu’on donne ? Comme si elles ne faisaient que becqueter autour des hommes et de leur engin ? Je ne crois pas, non. Et puis en plus, comment Margaux en aurait entendu parler ? Ils n’ont pas fait des études ensemble dans mes souvenirs et il n’est fait mention d’aucune, mais AUCUNE femme dans l’entourage de l’équipe de hockey. Comme si seule Margaux avait de l’importance. On a aucun personnage secondaire féminin important (hormis la sœur de Margaux).

Ensuite, pour en revenir aux scènes intimes, il y a un passage qui m’a fait grincer des dents. Margaux indique clairement ses envies à Logan : elle veut que ce soit dynamique. La réaction de Logan ? Lui dire que non, avec elle, ça allait être différent. Déjà, monsieur n’écoute pas ses désirs et ce qu’elle exprime et préfère décider à sa place (on repassera sur le féminisme, hélas). En plus de ça, qu’est-ce que ça veut dire ? Les femmes avec qui on couche une fois ne méritent pas de respect et ce doit forcément être du sexe sauvage ? Et le sexe sauvage n’est décerné qu’à elles ? Si on veut du sérieux, on ne peut pas vouloir faire du sexe sauvage ? Mais non, non et re-non. Il y a une espèce de « hiérarchisation » des femmes (les femmes qui aiment les rapports physiques éphémères VS les femmes « bien » qui veulent du sérieux) qui ne me plait pas du tout. Logan dit clairement « Je ne vais pas te traiter comme une de ces filles ou une groupie » (merci Logan pour la dévalorisation des femmes, on aime, on adore).
Je doute ENCORE plus de la crédibilité de l’étiquette de Logan comme un « bon amant » au vu de ces informations. Spoiler : un bon amant, c’est quelqu’un de respectueux, à l’écoute et bienveillant. Ce que tu n’es pas, visiblement.  

Le style d'écriture d'Emily Blaine est fluide, le roman se dévore vite. L'ambiance de Noël n'est pas aussi marquée que je le pensais, ce qui fait que cette romance peut aussi plaire aux lecteur.ice.s qui ne sont pas fans de cette période.

Malheureusement, il semblerait que les livres de l’autrice ne soient pas faits pour moi. Tant pis pour moi !

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